27 févr. 2007

PARDONNEZ-MOI

Le magazine Studio, c'est vraiment de sacrés rigolos. Comparer (voir l'affiche) Pardonnez-moi à Festen et Maïwenn à Pialat, il fallait le faire. Car Pardonnez-moi, faux docu sur un règlement de comptes en famille, ressemble surtout au caprice cinématographique d'une adolescente de tout juste 30 ans, Maïwenn Le Besco.
Impossible de nier le potentiel créatif de la jeune femme, encensée avec "Le pois chiche", adaptation scénique de sa vie personnelle tourmentée. Maïwenn sait instaurer une ambiance et mettre tout le monde mal à l'aise (acteurs et spectateurs). Mais une excellente fouteuse de merde fait-elle pour autant une bonne réalisatrice? Car Pardonnez-moi résonne plus comme un long hurlement d'hystérie que comme un cri du coeur. Lorsque l'un des personnages accuse Violette (son double dans le film) d'avoir sans doute enjolivé les blessures du passé pour se faire mousser, on pense comme lui. Le film donne en tout cas l'impression qu'elle est typiquement le genre d'enfant gâtée prête à tous les mensonges du monde pour qu'on fasse encore un peu plus attention à elle.
Douée comme elle est, Maïwenn arrive parfaitement à ce qu'on ne regarde qu'elle. Il faut dire qu'elle semble adorer filmer son propre nombril : autour d'elle, la ribambelle de personnages secondaires est toujours laissée dans l'ombre, rejetée, mise à l'écart. C'est dommage : le film n'est jamais aussi savoureux que lorsque les acteurs improvisent leurs dialogues. Il y a quelques scènes de groupe qui tanguent un peu, glissent au bord du gouffre, puis se rattrapent in extremis... On a rarement vu autant de comédiens plus perdus que leurs personnages.
Espérons que le prochain épisode des aventures de Maïwenn nous racontera son mariage avec Luc Besson lorsqu'elle n'était encore qu'une adolescente. Elle parviendra sans doute à rendre son film encore plus racoleur, et donc encore plus intéressant. car le paradoxe de Pardonnez-moi est que le film a beau être assez mauvais, on ne peut s'empêcher d'être captivé jusqu'à la fin, attendant de savoir jusqu'où va aller cette violente thérapie.
4/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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