9 nov. 2006

LE DAHLIA NOIR

Roman mythique mêlant à une intrigue policière complexe une atmosphère de drame embrumé et torturé, le Dahlia noir de James Ellroy a enfin droit à sa version cinématographique. Est-ce une bonne nouvelle? C'est à voir. Car s'il n'est pas aussi mauvais que le dit la rumeur, le film de Brian DePalma risque de décevoir la majorité des spectateurs, qu'ils aient lu le roman d'Ellroy ou non.
Première option : vous avez lu Le dahlia noir et vous vous êtes passionné pour ce pavé sanglant et perturbant. Alors la déception viendra du fait que le scénario de Josh Friedman mise à peu près tout sur le côté polar du livre. Si les grandes étapes de l'enquête sur le meurtre d'Elisabeth Short sont bien présentes, le scénario laisse de côté le cauchemar éveillé de Dwight "Bucky" Bleichert, jeune flic tellement pris par cette affaire affreuse qu'il ne vit plus que pour elle et par elle. Une grosse frustration qui fait du Dahlia noir une reconstitution correcte des évènements du roman, pas davantage.
Seconde option : le livre d'Ellroy vous est inconnu, et le film est pour vous l'occasion de découvrir l'univers de l'écrivain américain. Merci de prévoir quelques cachets contre la migraine, puisqu'il est alors impossible de comprendre en profondeur les tenants et les aboutissants de l'intrigue. Construction trop calquée sur le livre, personnages sacrifiés sur l'autel de la durée, scènes explicatives trop confuses... Il y a de quoi provoquer un rejet total (ou peut-être donner envie de s'atatquer au roman pour mieux comprendre de quoi il retourne).
Quoi qu'il en soit, Le dahlia noir est un film qui ne satisfera personne à force de vouloir contenter tout le monde. Il y a de quoi nourrir des regrets. Comme dans un film sur cinq, DePalma a retrouvé le goût de la mise en scène et nous dispense de ses habituels plans séquences inutiles et autres effusions de mauvais goût. La direction artistique est admirable, même si on peut lui préférer celle de L.A. Confidential, autre adaptation d'un bijou d'Ellroy. Quant au casting, il est à peu près parfait : même Josh Hartnett, qui semblait trop frêle pour le rôle principal, s'est acheté une crédibilité. Eckhart, Johansson, Swank : tous ses partenaires sont parfaits, mais s'il ne fallait retenir qu'une personne, ce serait Mia Kirshner, hypnotique et emballante dans le rôle de celle qu'on a appelée le Dahlia noir. Il y a peu de critiques à formuler envers l'une ou l'autre des scènes du film, pourvues qu'elles soient considérées indépendamment ; le gros problème est définitivement le scénario. Dommage pour DePalma, qui n'a pas grand chose à se reprocher (et c'est rare) : c'est pourtant son nom qui restera associé à ce semi-ratage.
5/10

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