13 oct. 2006

UN CRIME

Pour son deuxième film américain de suite, Manuel Pradal retrouve son grand ami Harvey Keitel pour un drame à la fois modeste et ambitieux sous forme de polar. L'argument est séduisant (bien que sans doute pas neuf) : parce que l'homme qu'elle aime est hanté par le meurtre non élucidé de sa femme trois ans plus tôt, une femme décide de lui fabriquer un coupable. C'est noir, vénéneux, possiblement tordu, mais Pradal et son coscénariste Tonino Benacquista n'ont apparemment aucune envie de tomber dans le film noir à tiroirs.
Comme son titre, Un crime est un film simple et discret, volontairement dépouillé quitte à devenir parfois simpliste. Pradal sait filmer et offre une promenade enivrante et parfois séduisante dans le New York actuel. La Grosse Pomme est d'ailleurs la vraie héroïne du film : vue par un Français, elle semble bien différente de ce qu'en font souvent les cinéastes américains. Il faut dire que s'extasier devant les plans new-yorkais du film évite de trop s'ennuyer : car à force de refuser tout rebondissement ou au moins d'accélérer progressivement le tempo de cete lente errance, Pradal largue un peu son monde, en offrant un tas de scènes pas franchement mauvaises mais à l'intérêt vraisemblablement limité. Et quand, sur la fin, la tension et l'adrénaline remontent, c'est bien joué mais c'est trop tard. Dommage pour les comédiens, excellents. Le duo Béart/Keitel, chaud et humide, aurait mérité meilleur traitement que ce film un peu trop léger pour tenir au corps.
5/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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