
C'est côté mise en scène que Mala noche vaut le coup d'oeil : un noir et blanc lourd et chargé, des gros plans souvent gracieux, et un montage parfois brouillon mais qui donne au film un côté fulgurant (alors qu'il n'y a là-dedans aucune fulgurance). On voit également poindre chez l'auteur un bon nombre de sujets qui ont continué à le poursuivre tout au long de sa filmographie, aussi bien dans sa période hollywoodienne que dans sa trilogie de l'homme perdu (Gerry / Elephant / Last days). On attribuera à la jeunesse le traitement superficiel de ces thèmes, dont Van Sant tirera un bien meilleur nectar des années plus tard.
Objectivement, un tel film signé par un illustre inconnu passerait totalement inaperçu aujourd'hui encore. C'est pourquoi Mala noche n'a d'intérêt que parce que c'est un film de Gus Van Sant. D'abord parce qu'avoir vu ce genre de film, c'est la classe dans les dîners mondains. Ensuite parce qu'il est très rassurant pour tous les réalisateurs en herbe de voir que commencer par un mauvais film n'empêche pas de devenir un grand nom du cinéma.
3/10
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