Une critique dithyrambique, un bouche-à-oreille conquérant : c'est avec une envie dévorante que l'on découvre ce Little miss sunshine, dernier succès en date de la comédie indépendante américaine. C'est sans doute parce que l'effet de surprise est un peu passé que le début du film déçoit : si les personnages-archétypes sont attirants, le duo de réalisateurs peine à donner du rythme et de la conviction au film. Plus tristoune qu'autre chose, Little miss sunshine n'offre pas vraiment de quoi se taper sur les cuisses.
Et puis le combi Volkswagen connaît des ratés, et puis le voyage se poursuit, et peu à peu, la sauce commence à monter. Parmi une ribambelle de comédiens délicieux, c'est Steve Carell qui tire largement son épingle du jeu, épatant en spécialiste de Proust suicidaire et désabusé. Une fois que les personnages ont enfin assumé le fait de n'être qu'une bande de gros nullards et cessent de se lamenter sur leur sort, on a enfin envie de les aimer, et c'est formidable. Les gags sont discrets mais délectables, bien mis en valeur par une mise en scène posée et un montage qui prend son temps. Et lorsque l'on arrive enfin au concours de Little Miss Sunshine (malgré l'embrayage pourri et ce klaxon à pisser de rire), il reste une demi-heure d'anthologie, où les zygomatiques se lâchent et où l'émotion est palpable sans être outrancière. On quitte les personnages avec tristesse, en regrettant surtout que la folie furieuse des trente dernières minutes ne se soit pas emparée du film bien plus tôt : Little miss sunshine aurait alors mérité à 100% son titre officieux de bijou indé de l'année.
7/10
DIAMANT BRUT
Il y a 22 heures
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