
Malgré ses aspects de course-poursuite avec scènes d'action à intervalles réguliers, le film d'Alfonso Cuarón offre une réflexion passionnante sur le sens de la vie et l'utilité de pérenniser à tout prix un monde dominé par le malheur. Sans envolées philosophiques déplacées ni prise de tête malvenue, le film fait preuve d'une intelligence rare.
Une intelligence qui se retrouve dans le traitement de Cuarón : réalisme à toute épreuve, caméra à l'épaule, et quelques plans-séquences absolument hallucinants. Avec virtuosité mais sans maniérisme (pas de mouvement de caméra inutile pour montrer qu'on est un réalisateur qui en a), le Mexicain laisse bouche bée. Certains de ces plans-séquences sont si réalistes, si maîtrisés, si bien foutus que l'on n'imagine pas un seul instant que cela puisse être du cinéma. Si si. À eux seuls, ils justifient la vision multiple d'un film qui a plus d'un atout dans sa poche. D'une violence froide mais jamais gratuite (rendue toujours plus impressionnante par cette mise en scène décidément incroyable), le film sait aussi se faire très touchant. On se met à la place du personnage principal (Clive Owen, surprenant) : quoi de plus beau qu'une femme enceinte, surtout lorsque c'est la première depuis dix-huit ans?
Tonitruant, frappant, saisissant, inattendu : décrire l'enthousiasme suscité par Les fils de l'homme nécessiterait encore une bonne quinzaine d'adjectifs. C'est en tout cas un film précieux qui marche sur les traces d'Orwell et Bradbury, un monument filmique qu'il faut aller voir à tout prix si l'on n'a pas peur de faire pipi sous soi.
9/10
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