L'ÉCOLE POUR TOUS

Il y a une quinzaine d'années, il était permis de voir en Éric Rochant un cinéaste plein d'avenir, un vrai auteur décrivant comme personne les errances de notre jeunesse. Après deux premiers films pas parfaits mais vraiment prometteurs, Rochant s'est effondré sous le poids de sa mission, enchaînant les films sans saveur et les projets inaboutis. Avec L'école pour tous, Rochant semble s'être libéré de la chappe de plomb qui l'empêchait de faire des films regardables. Non pas que celui-ci soit un chef d'oeuvre, mais marque sans doute un nouveau tremplin pour son réalisateur, plus modeste, moins profond, mais sans doute plus digeste.
Sans aucun doute, Rochant a vu Rock academy : même héros branquignole qui usurpe l'identité d'un prof pour se remplir les poches, mêmes péripéties pas vraiment crédibles, mêmes scènes de comédie... Le problème, c'est que dans L'école pour tous, il n'y a ni Jack Black, ni solos de guitare. À la place du premier, Arié Elmaleh, frère de, surtout connu pour être "l'un-des-deux-mecs-des-pubs-SFR", au capital sympathie indéniable mais au charisme bien réduite comparé à celui de son confrère amerloque. Et en lieu et place des seconds, des disserts de français, des dictées imbitables, des concours de nouvelles. C'est tout de suite moins fun. D'où un film pas vraiment hilarant malgré des efforts notables. On est cependant en droit d'éprouver une vraie tendresse à l'égard de ce film et de ses personnages hauts en couleurs. Il y a notamment Élodie Navarre en petite bombe prof d'histoire, et l'inénarrable Noémie Lvovsky en prof d'anglais hystérique. Un casting à la française, bien composé mais sans génie, à l'image d'un film passable qui trouvera sa place un mardi soir sur TF1, entre deux redifs des Experts. Le cas du petit Rochant n'est pas désespéré, mais son travail manque un peu de substance. Doit faire ses preuves à l'examen.
4/10