Elles sont quatre, femmes au foyer, pétées de thune pour la plupart, mais quand même un peu désespérées sur les bords. Ça vous rappelle quelque chose? Pourtant, non, nos quatre héroïnes n'habitent pas Wisteria Lane. Pas de coucheries avec le jardinier (plutôt avec le coach sportif), pas de mari sado-maso (plutôt un potentiellement gay). A priori, Friends with money a un sérieux goût de déjà-vu. A priori seulement. Car malgré les apparences, le film de Nicole Holofcener n'est pas un bête produit opportuniste surfant sur la vague de Desperate housewives.
Ancré dans la réalité, sacrément mélancolique, Friends with money ne cherche pas qu'à faire rire et soulève des questions épineuses et plus profondes qu'il n'y paraît : que faire de son fric quand on est trop riche, pourquoi choisir d'être femme de ménage alors qu'on pourrait être enseignante, mettre ou ne pas mettre ce très court de costume de soubrette offert par son lutineur du moment (délicieux moment offert par mademoiselle Aniston en personne)... Si les sujets abordés dans les séries dites "de filles" (Sex and the city et compagnie) sont souvent trop superficiels (cela étant dû, an partie, au format court), la réalisatrice a ici beaucoup à dire et pas mal à raconter. Non pas que ce soit incroyablement novateur, mais il y a là-dedans une amertume et une ironie capables de séduire tout un chacun.
Il faut dire que côté casting, c'est la panacée : Frances McDormand, Catherine Keener, Joan Cusack, joli plateau pour un premier film. D'autant que la quatrième roue de ce sympathique carrosse, c'est Jennifer Aniston, bigrement convaincante, loin de Rachel Greene dans la peau du personnage le plus meurtri, angoissé, seul, fauché, paumé du film. Une fille comme les autres avec des jambes de rêve. Et enfin un rôle consistant, qui confirme la bonne impression laissée par The good girl. Face à ces quatre-là, il fallait un troupeau de mecs suffisamment solides pour encaisser le choc et éviter le déséquilibre. C'est chose faite grâce à un paquet d'acteurs dont on ne connaît jamais vraiment le nom, parmi lesquels l'excellent Greg Germann, mémorable Richard Fish d'Ally McBeal (décidément, les séries "pour filles" nous poursuivent).
Rien de révolutionnaire, pas de quoi crier au génie, juste l'assurance d'un bon moment lucide et plutôt intelligent : c'est le programme d'un Friends with money plus attachant que la moyenne.
7/10
DIAMANT BRUT
Il y a 1 jour
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