17 juin 2006

ULTRAVIOLET

Auteur d'un Equilibrium pas transcendant mais respectable par sa volonté de faire différent (tant sur le plan de l'esthétique que des scènes de combat, avec la création d'un nouvel art martial utilisant les armes à feu), Kurt Wimmer a voulu pousser le bouchon un peu plus loin avec cet Ultraviolet.
L'histoire est semblable : encore des groupes d'activistes qui se battent pour que la terre ne devienne pas une immense dictature. D'une part, les gens "normaux", de l'autre ceux qu'on appelle les hémophages, ersatz de vampires rendus faiblards par un virus ultra-contagieux, et parqués de ce fait dans des sortes de camps de concentration. SIDA + nazisme, tout un programme. Pourquoi pas? Parce que le traitement de Wimmer est d'un goût franchement douteux, et que le résultat est une bouillabaisse d'idéologies borderline qui laisse dubitatif.
Laissons donc de côté le message. L'aspect mise en scène n'est pas mal non plus. Voulant créer une esthétique jamais vue, Wimmer se surpasse. Et en effet, on n'a jamais vu ça : néons mauves et vers, gros plans disgracieux, retouches numériques pour adoucir les visages (grâce au formidable Paint, présent sur tous les bons PC), travellings improbables... L'ensemble est d'une nullité rarement vue. Ça agresse la rétine, et mieux vaut conseiller aux aventuriers qui iront voir le film de prendre ensuite un rendez-vous chez l'ophtalmo.
Ultraviolet ressemble vraiment à un catalogue ds choses à ne pas faire pour réussir un film. Par exemple, écrire des dialogues complètement indigents et les faire interpréter au premier degré. Au petit garçon qui, debout sur la rambarde, s'apprête à sauter dans le vide, Milla Jovovich s'écrie : "mais? qu'est-ce que tu fais? tu veux te suicider?". Des pépites comme celle-ci, Ultraviolet en compte des dizaines. Pauvre Milla qui ne sait pas vraiment ce qu'elle fait là : on ne sait même pas si elle est bonne ou mauvaise, mais ce qui est sûr c'est qu'elle est complètement perdue au milieu de ce gloubi-boulga d'influences mal digérées, d'erreurs techniques et d'effusions de mauvais goût.
Non seulement Ultraviolet est sans doute la navet de l'année, mais qui plus est, le film de Wimmer est victime de la plus grande des malchances. Choisir le petit Cameron Bright semblait certainement une bonne idée. Mais son rôle de l'enfant-clé de l'histoire, celui qui peut servir d'antidote ou d'arme de destruction massive pour buter les hémophages, ne vous dit-il pas quelque chose? Si. Il tient exactement le même dans X-Men 3, où il était autrement plus convaincant.
Sorti en douce dans une poignée de salles françaises, Ultraviolet est un non-spectacle édifiant, qui fait peur à voir et donne le cafard.
0/10

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