23 juin 2006

LA RUPTURE

Il ne faut pas être superstitieux pour jouer dans un film nommé La rupture avec l'amoureux qu'on s'est trouvé il y a moins d'un an. Et il ne faut sans doute pas être très exigeant non plus pour accepter de tourner un scénario aussi bâclé.
La rupture part d'une idée sympathique : au lieu de mettre une heure et demie pour que le bellâtre et la grande blonde réalisent enfin qu'ils sont faits l'un pour l'autre, Vince Vaughn et ses compères d'écriture ont tenté l'expérience inverse. Prenez un homme et une femme, faites-les se rencontrer pendant les cinq premières minutes, s'aimer sincèrement pendant le générique, puis disséquez soigneusement leur rupture et le jeu de massacre qui s'en suit. Ça aurait dû être drôle, une sorte de Guerre des Rose light où tous les coups sont permis à condition de ne tuer personne. Ça n'est qu'une laborieuse pantalonnade pas vraiment drôle et plus bavarde qu'un troupeau de coiffeuses. Si Vince Vaughn, yeux à la retourne et petite brioche, fait comme d'habitude des merveilles dans un rôle de moulin à paroles comme il les affectionne (et qu'il s'est d'ailleurs taillé sur mesure), sa douce Jennifer Aniston semble une fois de plus avoir du mal à s'imposer sur grand écran (sa seule prestation convaincante jusqu'ici est l'excellent The good girl). Résultat : le duel tourne court, tellement déséquilibré que ça en devient inintéressant. Pire, on a l'impression d'assister à une vraie fausse adaptation d'un épisode de "Friends". Mêmes situations délirantes, mêmes personnages (le dragueur, la cuisinière maniaque, le pote à côté de la plaque), mêmes intérieurs douillets... Même le titre "Friends" convient parfaitement, puisqu'autour du couple Aniston/Vaughn se dressent Justin Long, Vincent d'Onofrio, Jon Favreau, tous des potes de Vince. Il y a même un certain Vernon Vaughn dans un rôle pas négligeable. Il y a des limites au copinage, surtout quand les potes choisis ne conviennent pas du tout pour leurs rôles.
Épuisé par tant de blabla, écoeuré par l'avalanche de guimauve qui nous tombe dessus dans la dernière (et interminable) demi-heure, on sort de La rupture franchement agacé, déçu de ne pas avoir assisté à la délicieuse anti-comédie romantique annoncée.
3/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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