KLIMT

Les biographies de peintres étant légion, il était légitime que Gustav Klimt, artiste talentueux et reconnu, ait la sienne. Sauf que quand la vie de Klimt est prise en charge par Raoul (ou Raùl) Ruiz, on se doute bien que Klimt ne va pas être un biopic classique. Et c'est en effet tout le contraire : comme tous les films de Ruiz, Klimt est un objet insaisissable et incompréhensible, qui va toujours là où l'on ne l'attend pas. Jeux de miroirs, surimpressions, tableaux vivants : le travail de Ruiz est incontestable. Esthétiquement, c'est tellement réussi que l'on peut passer la majeure partie des deux heures que dure le film sans s'ennuyer, en regardant l'écran comme s'il s'agissait d'un tableau. De scènes ébouriffantes en séquences mortifères, Klimt n'apprend rien de rien sur Klimt : à force de jouer la carte du faux-semblant, de l'illusion et du mensonge, Ruiz nous pousse à ne plus croire en rien. Etait-il vraiment aussi fou? Semait-il sa progéniture à tout va? Qui aimait-il vraiment? Au final, on ne sait plus vraiment. A force de répondre à des questions par des questions, Ruiz paume tout le monde et transforme son film en un simple objet décoratif.
5/10