12 mai 2006

EL AURA

Il est taxidermiste, solitaire, épileptique et un peu hypermnésique. Comme ça fait beaucoup pour un seul homme, il s'évade virtuellement en imaginant des casses parfaits. Par jeu, voilà tout. Jusqu'au jour où il se retrouve par hasard en position de piquer un bon paquet de billets...
Après Les neuf reines, polar à tiroirs dont le côté retors ne masquait pas un joli côté social, l'Argentin Fabian Bielinsky revient avec un film au style très différent mais au propos finalement assez semblable. El aura est un film long (2h17) et contemplatif, mélange de drame et de film noir. La réussite du film repose tout entière sur les épaules du fabuleux Ricardo Darin, qui parvient à rendre captivantes les longues séquences muettes du film. Il peut se passer un bon quart d'heure sans que le moindre mot ne soit prononcé. C'est fascinant.
El aura a un côté assez hypnotique venant de l'épilepsie de son personnage (on sent à certains moments le flottement de l'homme, ni vivant ni mort, comme en transe) et renforcé par l'excellente musique du film. C'est pourquoi le côté drame mutique est beaucoup plus prenant que l'aspect polardeux, certes intéressants mais trop classique par rapport au reste.
Lorsqu'un film de plus de deux heures passe très vite, c'est que le pari est déjà à moitié gagné. Lorsqu'on en sort avec des images plein les yeux, encore en train de cogiter, c'est que le pari est pleinement rempli. En deux films, Fabian Bielinsky s'impose comme un réalisateur à suivre de très près. Espérons qu'il poursuive sa collaboration avec Ricardo Darin.
8/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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