Mea culpa : je n'ai jamais lu la bande dessinée intitulée V pour Vendetta. Pire, je ne connais de l'univers d'Alan Moore que ce que m'en ont raconté quelques passionnés. Mon point de vue sur V pour Vendetta est donc celui d'un novice total, quelqu'un qui entre complètement vierge (cinématographiquement, s'entend) dans cet univers. Impossible donc de juger de la qualité de l'adaptation (vu que Moore a refusé que son nom apparaisse au générique, j'ai comme une vague idée de ce qu'il en pense).Avec des yeux aussi neufs que les miens, on pourra trouver V pour Vendetta incroyablement intéressant. Un blockbuster politique et polémique comme on en a rarement vu. Le scénario des frères Wachowski navigue avec une délicieuse ambiguité sur une corde très raide et très élimée, en décrivant d'une part un État faux-cul, menteur, intolérant et manipulateur, et de l'autre un farouche opposant prêt à tuer et à tout faire péter pour que la vie soit meilleure. Certains ont reproché au film d'être pro-terroristes. D'autres ont applaudi devant cette critique acerbe et sans concession d'un monde qui navigue doucement vers le totalitarisme. À vrai dire, tous ont à la fois un peu raison et complètement tort. Pour une fois, il est agréable d'avoir le cul entre deux chaises. En tout cas, ça fait froid dans le dos : rarement un monde futuriste aura autant été d'actualité. Grâce au charismatique personnage de V (dont le masque évoque bien des symboles) et à la convaincante prestation de Natalie Portman, V pour Vendetta offre son lot de questions dérangeantes et de scènes fortes. Là où le bât blesse, c'est dans la réalisation de James McTeigue, bleu-bite derrière la caméra. Les scènes d'action sont d'une mocheté à toute épreuve et la mise en scène est souvent ampoulée. Bizarrement, on s'en foutrait presque. On est déjà content que la force du propos n'ait pas été annihilée par une réalisation "matrixienne". En tout cas, le film donne envie de lire la BD. Qui donnera envie de revoir le film. Qui se révèlera peut-être alors d'une qualité bien moindre. Je ne suis donc pas pressé.
8/10
1 commentaire sur “V POUR VENDETTA”
Tout d'abord bonsoir et compliments pour ton blog absolument passionnant et tes point de vue toujours intéressants bien que divergeant souvent des miens, donnant d'avantage de relief aux objets ainsi scrutés.
Concernant cette première œuvre de Mac Teigue, je ne serais pas aussi sévère, trouvant que pour un coup d'essai, ce dernier s'en ai tiré avec les honneurs pour décrire une galerie de personnage tous plus évocateurs d'une situation qui, nous référant à l'actualité, ne nous est hélas, pas tout à fait inconnue.
Certes, l'on pourrait sans doute déplorer que pour s'exprimer la justice, fusse celle du peuple, soit contrainte de porter un masque, mais comme nous le rappel certains proverbes, philosophies et techniques de combats, il est difficile de combattre le mal autrement que par le mal et que pour éradiquer ce dernier, l'histoire nous à prouver qu'il était indispensable d'apprendre à retourner ses propres armes contre lui même.
C'est d'ailleurs sur ce principe que certains pourrait qualifier d'hypocrite, que repose la puissance de tout gouvernement comme de toute religion.
La vie est un combat, une confrontation permanente où les adversaires tentent de deviner la stratégie de leurs opposants tout en faisant en sorte d'orienter ces derniers vers une fausse piste qui leur serait sinon fatale, permettrait au moins de les contenir ou les contrôler.
Ainsi il est d'usage depuis la naissance de notre "glorieuse" civilisation, d'attribuer à ceux que l'état désir éliminer, la responsabilité des actes terroristes que ce dernier commet dans le seul but de les discréditer et justifier la suppression de toute forme de liberté et l'oppression des minorités désignées comme seuls responsables de tout les maux avec lesquelles elles n'ont généralement aucun lien sinon que celui de se trouver au mauvais moment au mauvais endroit.
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