CAMPING

Que dire d'un tel film? Pas assez nul pour être détruit, évidemment pas génial, Camping est aussi mémorable qu'un arrêt pipi au bord de l'A26 ou qu'un dimanche après-midi devant Michel Drucker.
À l'aide de trois (!) coscénaristes, Onteniente brosse le portrait d'une troupe de campeurs beaufs (pléonasme?) ancrés dans leur médiocrité et leurs habitudes. Ça se moque allègrement, mais rassurez-vous, à la fin il y aura un joli couplet "c'est pas beau de se moquer, le campeur est un être humain bourré de qualités essentielles, bouhouhou, à bas les préjugés". Du bon gros film consensuel pour prime time sur la première chaine.
Évidemment, Camping n'est pas drôle. Pour peu qu'on ait vu la bande-annonce et les spectacles de Franck Dubosc, on a tout vu. Dubosc ressert les mêmes mimiques, les mêmes vannes, les mêmes situations que dans quelques-uns de ses sketches. Il y a peu de gros gags destinés à faire hurler de rire l'assistance. Avec Camping, Onteniente et ses sbires semblent avoir voulu donner dans l'humour "sociologique", en tentant de fouiller leurs personnages et de se faire drôle sur la durée. Mais n'est pas Woody Allen qui veut...
Pour autant, Camping est-il un film nul? Ma foi non. Difficile de dire à quoi cela est dû, mais on a passé de plus mauvais moments devant des films d'Onteniente. La sympathie de mecs comme Dubosc, Brasseur ou Duléry doit y être pour quelque chose. Et puis l'avantage de Fabien Onteniente par rapport à des réalisateurs frimeurs comme Francis Veber, c'est qu'il a conscience de ne faire "que" de la comédie populaire. Sachant qu'il n'est un génie ni du stylo ni de la caméra, il affiche une modestie presque appréciable qui pousse à être un peu indulgent. Ce n'est pas pour autant qu'on conseillerait d'aller voir Camping.
4/10