Nouvelle-Zélande, 1963. Dans son garage, le vieux Burt Munro bichonne sa moto chérie, une Indian 1920. Son rêve : gagner Bonneville, Utah, et son fameux lac salé, pour participer à la fameuse semaine de la vitesse et tenter de battre des records. Il y a d’abord des problèmes financiers. Puis des ennuis mécaniques et des péripéties en tous genres. Mais, au final, ce n’est pas une surprise, Burt exaucera son rêve et atteindra Bonneville.
La longue route de Burt Munro est faite de rencontres en tous genres. D’une part des personnages ouverts et altruistes (dont un indien sympa et des champions de vitesse), qui vont l’aider à accéder à son rêve. D’autre part, des gens plus antipathiques (un groupe de « méchants » bikers, des organisateurs tatillons), qui en l’espace de cinq minutes deviennent de véritables agneaux devant le bagout de Burt. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, tout le monde il est là juste pour aider Burt. Toute cette mièvrerie et ces facilités scénaristiques devraient donc rendre le résultat horripilant. Et pourtant, ce n’est pas le cas. A condition d’accepter le bon esprit du film et le fait qu’il ne peut rien arriver à son héros, on passe avec Burt Munro un excellent moment, mix de suspense et d’émotion. A quoi est-ce dû ? D’abord à son grandissime interprète, Anthony Hopkins, brut de décoffrage, qui rend grâce à un personnage sourdingue, borné, limite gâteux, mais toujours délicieux. L’émotion gagne lorsqu’on saisit que le combat de Burt Munro est autant un combat sportif qu’un dernier défi avant la mort, une sorte de dernier tour d’honneur. Ensuite à son traitement, tout en délicatesse et en tendresse. On ne sombre jamais dans l’excès (même la rencontre de Burt avec un réceptionniste travelo évite les clichés priscillesques du genre). On nage toujours dans une sorte de candeur doucereuse complètement en phase avec le héros. Enfin, rendons hommage à une photo vraiment jolie, qui transcende les paysages néo-zélandais et américains (les lacs salés sont presque aussi beaux que dans The brown bunny). Étonnant de voir que le film est écrit et réalisé par Roger Donaldson, responsable de bon nombre de gros films américains un brin calibrés.
A la fin, on a le droit d’avoir l’œil mouillé et le sourire jusqu’aux oreilles. Burt Munro est une véritable réussite en son genre, d’autant plus émouvante qu’il s’agit d’une histoire vraie (mais que cela n’est pas martelé lourdement afin de ne pas corrompre les émotions du spectateur).
7/10
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