24 nov. 2005

DOMINO

Voilà le projet Domino tel qu'il était annoncé : biographie romancée de Domino Harvey, mannequin devenue chasseur de primes. Un truc à la Confessions d'un homme dangereux, en somme (bon, j'aime pas le film, mais force est de reconnaître qu'il y a des qualités). Voilà le produit fini livré par Tony Scott : une infâme bouillie, un marasme parkinsonien aux couleurs baveuses et au style tape-à-l'oeil, juste destiné à faire bander les ânes adeptes de ce genre de soupe. Car dans ce film, qui est Domino Harvey? Réponse : un mec avec des nichons, pardi. Un guerillero qui mâche du chewing-gum et fait des strip-teases pour amadouer les méchants. Point barre. Tony Scott réussit l'incroyable pari de transformer un personnage formidable en banalité sur pattes.
Au bout de cinq minutes de film, on sait déjà exactement ce qu'on va voir. Un blockbuster à la con, entre Tueurs nés pour la charge pachydermique contre les médias, Revolver pour les aphorismes pourris du genre "face tu vis, pile tu meurs" et Man on fire pour l'insupportable style pseudo-expérimental du moins doué de la famille Scott. Maelstrom d'influences mal digérées, Domino se distingue par l'incapacité de son réalisateur à comprendre qu'on ne filme pas toutes les histoires de la même façon. Qu'il fasse demain une biographie de Sainte-Thérèse de Lisieux ou une comédie avec Adam Sandler, on a la forte impression que Scott continuera à filmer de cette manière, c'est-à-dire n'importe comment. Le plus douloureux, c'est quand même qu'autant d'acteurs de qualité viennent se fourvoyer dans ce genre de mixture infâme, complaisante et racoleuse. Si ce film est un domino, alors c'est le double zéro.
1/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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