Attention les yeux. David Cronenberg a réussi un tour de force tout bonnement hallucinant : livrer un film d'une bizarrerie tout cronenbergienne en délaissant sa fascination des mutations de trucs gluants. À travers cette histoire simple, si ténue et pourtant si complexe, le Canadien explore encore un peu plus sa fascination pour les métamorphoses en tous genres. Mais ici, pas d'homme-mouche ou d'homme-télévision. Nan, rien d'aussi dégueu. Juste un brave commerçant contraint de se transformer en tueur pour sauver sa peau et celle de sa famille. À la faveur d'un scénario brillant qui propose derrière une devanture toute hollywoodienne une réflexion passionnante sur la violence, son pourquoi et son comment, Cronenberg donne libre cours à ses envies de réalisation, qui donnent au film un aspect vraiment jubilatoire (en témoigne le plan-séquence d'ouverture, le plus beau de l'année). Et se révèle être l'un des meilleurs directeurs d'acteurs que la Terre ait porté. Derrière Viggo Mortensen, sans cesse au bord de la rupture, impossible de ne pas citer Maria Bello (dont les scènes de sexe sont les plus violemment belles et émouvantes qu'on ait vu depuis que le monde est monde), l'imperturbable Ed Harris, et surtout l'inattendu William Hurt, prodigieusement inquiétant, et dont on se demande toujours, des mois après avoir vu le film, s'il vaut mieux rire ou pleurer des scènes où il est présent. Concis, sobre, bien construit, A history of violence laisse pantois, les jambes flagellantes. L'un des gros coups de poing dans la gueule de cette année 2005.
9/10
DIAMANT BRUT
Il y a 11 heures
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