28 oct. 2005

COMBIEN TU M'AIMES?

Si Blier n'atteint pas ici le niveau des épouvantables Côtelettes (je me souviendrai toute ma vie de ces dialogues comparant les hommes de gauche et ceux de droite selon l'épaisseur de la merde séchée collant au fond de leur cuvette), il ne vise pas beaucoup plus haut : une fois ingéré le postulat de départ, Combien tu m'aimes? est une coquille vide, à l'image de son interprète principale. La Bellucci, convaincante en d'autres temps, montre ici l'inanité de son jeu dès qu'il s'agit de donner dans un registre différent de ce qu'elle pratique habituellement. Ses seins jouent bien (d'ailleurs, on ne voit qu'eux). À part ça, rien. Au bout d'une pauvre demi-heure, Blier tourne en rond, s'essouffle, ne sait plus quoi filmer. Alors hop, un plan sur les seins de Monica. C'est certes très agréable pour les yeux, mais on ne paie pas une place de cinéma pour ça (il y a des peep-shows moins chers que ce satané Gaumont Amiens, qui ne fait toujours pas de carte illimitée).
Il y a vingt ans, Blier aurait fait de Combien tu m'aimes? un film jubilatoire, célébrant la femme en étant très misogyne sur les bords, ravissant l'oreille par des dialogues beckettiens et très futés. Trop vieux pour ces conneries, il rend une copie digne d'un téléfilm érotique de M6, qui navre et exaspère crescendo. Seuls Édouard Baer et François Rollin parviennent à apporter quelques grammes de fantaisie dans ce bourbier pathétique. Finissons avec un jeu de mots approximatif qui en fera rire moins d'un : Combien tu m'aimes? est à ou-Blier. Qu'est-ce qu'on se poile.
1/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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