Les attentats, c'est un sujet souvent rengaine, parce que moraliste et larmoyant, jouant sur la détresse des victimes et la méchanceté sans borne des terroristes.
Paradise now prend tout ça à contre-pied de manière plus que remarquable : on suit deux jeunes palestiniens, Saïd et Khaled, à la vie apparemment insouciante. Jusqu'au jour où, conformément à leurs souhaits, ils sont convoqués pour commetre des attentats-suicides dès le lendemain en Israël. Et voilà comment une vie bascule. Pour un culte stupide, pour un goût démesuré de vengeance. Froidement, mais non sans humour, Abu-Assad suit pas à pas le processus qui devrait emmener Saïd et Khaled vers ce jour si glorieux selon eux, si pathétique pour toute personne sensée. Le ton est à la fois désabusé et presque optimiste : de temps en temps, on nage dans une sorte d'horreur burlesque qui prend à la gorge. Aux deux tiers du film, on dérive vers quelque chose de plus inattendu qui ne fait perdre aucune force au message. Jusqu'à ce dernier plan, le plus mémorable de l'année, qui fait de Paradise now un très grand film qui assume ses partis pris jusqu'au bout et donne franchement la frousse.
8/10
Les Meurtres zen, Netflix
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