13 sept. 2005

COLLISION

Les films choraux ont toujours les mêmes défauts. Trop longs, bourrés de coincidences indigestes, avec des personnages délaissés au profit d'autres...
Arrive Paul Haggis, récemment auréolé du succès de Million dollar baby, qu'il a écrit. Et Collision porte bien son titre. Le spectateur en prend plein la gueule, pour ne pas en sortir indemne. Haggis utilise un casting brillant et audacieux (Bullock, Fraser, Phillippe dans leurs meilleurs rôles) pour décrire la vie d'une poignée d'habitants de Los Angeles, unis par une poignée d'instants-clés. Dans une Amérique rongée par le spectre du 11 septembre, il dénonce l'omniprésence de la peur de l'Autre, transformant les vies des personnages en autant de chemins de croix. Évitant tout manichéisme (il n'y a pas vraiment de bons, ni de mauvais personnages), porté à merveille par une construction labyrinthique et intelligente, le film évite non seulement les écueils du film choral, mais donne une nouvelle dimension à l'art de la narration cinématographique. Il y a tant de scènes stupéfiantes qu'il est difficile de n'en retenir qu'une : pourtant, la scène dite de la "cape invisible" (transcendée par Michael Pena, LA révélation du film) semble dépasser les autres d'une courte tête.
En une année, Paul Haggis s'est creusé une place de choix dans le cinéma américain. Vu le très haut niveau de Collision, c'est amplement mérité.
8/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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