30 sept. 2005

GABRIELLE

Au départ, une nouvelle de Joseph Conrad intitulée Le retour, qui conte le retour d'une femme auprès de son mari quelques heures seulement après lui avoir annoncé dans une lettre qu'elle le quittait. Un sujet fort et intrigant qui laissait présager du meilleur pour Gabrielle, son adaptation par Patrice Chéreau. Seulement voilà : Le retour est comparable à Gabrielle comme une sculpture de Rodin à un Mako moulage. Réalisation flagorneuse, bavardages éhontés, narcissisme filmique : après avoir touché au divin pour ses deux derniers (et meilleurs) films, j'ai nommé Intimité et Son frère, Chéreau renoue avec ses pires travers. Le spectateur s'agace et regarde sa montre. Au début, du moins. Car au détour d'une scène bien plus brillante que les autres (confessions écorchées entre Gabrielle et Yvonne, sa servante), le film prend enfin la dimension tragique qu'on attendait (un peu, en tout cas). Alors, pendant environ une demi-heure, on sait qu'on est exactement là où on voulait être, dans une nouvelle de Conrad et pas dans une prise de tête à la Chéreau. Seulement voilà, l'intérêt finit par replonger, et on réalise que bizarrement, il est inversement proportionnel au temps de présence de Pascal Greggory (acteur franchement bon en temps normal, mais qui passe à côté ici). Du coup, les affreux partis pris de réalisation et le côté bâclé de l'ensemble (une post-synchro franchement atroce, et des cartons inutiles et très moches, semblant avoir été faits à la va-vite) sont les seuls éléments à nous rester en mémoire après le film. Jamais deux (bons films) sans trois? Pas là, non.
4/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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