6 juil. 2005

LA GUERRE DES MONDES

Au départ, le pitch de La guerre des mondes n'est pas bien différent de celui d'un autre film d'invasion extra-terrestre (Independence day, par exemple). Seulement voilà : Spielberg et son scénariste David Koepp en ont fait quelque chose de franchement pas commun, slalomant allègrement entre les lieux communs du genre. Déjà, pas de préambule interminable pour expliquer au spectateur que les extra-terrestres sont vilains. On a tous vu l'affiche, on sait donc que ce ne sont pas des gentils cousins d'ET. Spielberg nous fait donc rentrer dans l'action après une scène d'exposition classique mais nécessaire. Ensuite, plutôt que de suivre les destinées-incroyables-de-douze-personnes-plongées-au-coeur-de-la-tourmente, il préfère s'intéresser au seul destin de son héros Ray (Tom Cruise, qui n'avait pas été aussi bon depuis Eyes Wide Shut) et des ses deux mômes un peu perdus (dont Dakota Fanning, la nouvelle Haley Joel Osment, en moins agaçant et en fille). Il ne s'agit pas pour eux de tenter d'éradiquer les méchants visqueux, mais simplement de sauver leur peau. Sans bravoure inconsidérée, et même avec un égoïsme vraiment réjouissant. À cet égard, la scène où Cruise tente de se frayer un chemin en voiture parmi une foule compacte est un monument. Ces centaines de personnes prêtes à tout pour monter dans la bagnole sont exponentiellement plus flippantes que n'importe quel zombie romérien (c'est-à-dire de chez Romero, pas Rohmer). Tout le pasage avec Tim Robbins dénote également d'une ambition fort louable : montrer l'être humain tel qu'il est (bourré de défauts et prêt à tout pour sauver sa peu et celle des siens). La tension est donc là, bien palpable, mais les mauvais esprits comme moi guettent le traditionnel moment où Spielberg va flancher et virer dans le consensualisme mou et plein de guimauve. Surprise : ce moment n'arrive jamais. Si la conclusion du film est trop expéditive ponctuée de quelques bons sentiments, tout ceci est assez anecdotique et fort légitime pour un blockbuster de cette taille. Un blockbuster à échelle humaine, gentiment flippant et méchamment emballant, qui pourra plaire aux pas trop petits, aux très très grands, et même aux non-fans de Steven-le-barbu. L'été commence bien.
7/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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