Bien vite, Je te mangerais devient donc insupportable, d'autant que ni la mise en scène ni l'interprétation ne viennent sauver le scénario. On ne croit pas un seul instant au couple Isild Le Besco / Judith Davis, dont les corps-à-corps sonnent faux. Pour citer le grand Dédé Manoukian, « ça sent trop le savon et pas assez la foufoune » : l'intensité sexuelle reste définitivement bloqué à zéro. Et l'on se prend à penser à un film comme La tourneuse de pages, qui mêlait piano et tentations saphiques sans génie mais avec bien plus de finesse dans le traitement des situations et une aptitude à ménager la surprise.
Ce n'est clairement pas le cas ici : à part dans quelques scènes de conservatoire (avec la géniale Edith Scob en prof de piano), Je te mangerais ne convainc jamais, et s'enlise dans un dénouement aussi prévisible que crétin. Cumulant tous les défauts possibles d'un premier long-métrage, le film de Sophie Laloy est malheureusement un ratage complet, de ceux que l'on peut mettre sur le compte de la jeunesse. En espérant que ce soit la seule raison et que la réalisatrice nous reviendra mieux armée dans les années à venir.
2/10
(également publié sur Écran Large)
(autre critique sur Tadah ! Blog)
5 commentaires sur “JE TE MANGERAIS”
Je vous trouve très dure, dans votre critique. En effet les cartes sont dévoilées assez vite, mais elles sont remélangées tout au long du film. J'ai été, emporté, fasciné par ces deux commédiennes, sensibles et manipulatrices.
J.
Pour moi les cartes sont certes remélangées, mais de façon trop factice et systématique, avec un retournement de situation par scène.
L'accumulation de ces retournements de situation construisent peu à peu une richesse et une tension qui, pour moi donnent beaucoup de sens et d'émotion au film.
Je vous envie. J'aime beaucoup ce genre de film. Mais pas ce film, malheureusement.
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