15 août 2006

LA TOURNEUSE DE PAGES

Petite, Mélanie a raté son audition de piano à cause de l'attitude d'une des membres du jury. Aujourd'hui, hasard ou non, Mélanie se retrouve employée par le mari de cette femme. D'abord comme nounou, puis comme tourneuse de pages...
La perversité est une discipline difficile à pratiquer. Cela requiert beaucoup de volonté et un vrai désir de choquer, de faire mal. Pas sûr que Denis Dercourt possède ces qualités. La tourneuse de pages aurait dû être une lutte psychologique âpre et sans concessions, mais Dercourt semble ne pas vouloir faire trop de mal à ses personnages, comme s'il les aimait trop. Du coup, le duel Frot / François n'explose pas et reste enfermé dans un carcan auteuriste bien français.
C'est un peu dommage, car cette Tourneuse de pages avait tout pour séduire. D'abord une mise en scène idéalement glaciale, comme un Haneke version très soft (mais il n'y avait pas besoin de plus). Ensuite un casting remarquable, dominé par la formidable Déborah François. On a rarement vu un regard d'une telle froideur sur le visage d'une femme si jeune. Et puis il y a le scénario, un peu téléphoné en bout de course, mais qui a le mérite de ne pas être trop explicatif et de laisser de nombreuses zones d'ombre vraiment délicieuses.
La prochaine fois, s'il va jusqu'au bout de ses pulsions et si son écriture est encore de ce niveau, Denis Dercourt devrait revenir avec d'excellents films.
5/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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