Par plus d'une facette, L'invité fait penser aux derniers films de Francis Veber, une tendresse palpable remplaçant avantageusement la beauferie populiste d'un film comme La doublure. Les dialogues de David Pharao (qui adapte ici sa propre pièce) font mouche plus souvent qu'à leur tour, notamment dans la bouche d'une Valérie Lemercier égale à elle-même, c'est-à-dire totalement à l'aise dans un rôle de cruchasse carrément à l'ouest. On sera plus policé quant à la prestation de Daniel Auteuil, qui montre une nouvelle fois ses limites dans le registre comique (sa prestation du Placard n'avait déjà rien de mémorable).
Il faut bien sûr passer outre l'absence totale de mise en scène (étonnant de la part de Bouhnik) et un manque de souffle dès que l'intrigue sort de l'appartement conjugal ; il n'empêche que le rire est souvent présent, au détour d'une mimique ou d'une réplique bien sentie. La morale du film vaut ce qu'elle vaut, mais apporte un message plutôt positif sans pour autant tomber dans la niaiserie d'un happy end. L'invité vaut en tout cas bien mieux que ce que sa sortie maintes fois repoussée et le refus des distributeurs de le montrer à la presse : il y avait là de quoi faire un joli succès populaire.
6/10
(également publié sur Écran Large)
2 commentaires sur “L'INVITÉ”
Sans doute. Mais je me demande jusqu'à quel point le clin d'oeil de l'expression de "film alimentaire" ne justifiait le principal propos du film et donc ne fut pas choisie par hasard.
J'y avais pensé pendant le film, il est clair que ce n'est pas innocent. Comme si Bouhnik avait mal au coeur à l'idée de faire une comédie populaire...
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