Avec Le 13ème guerrier, on avait failli tomber sur l'ultime film d'aventures tendance barbare, John McTiernan loupant de peu le coche par la faute (selon lui) d'un Michael Crichton malveillant et de producteurs soupe-au-lait. Suivant à peu près le même parcours que Zack Snyder (remake d'un classique de l'horreur, puis film avec guerriers en jupette), Marcus Nispel tente avec Pathfinder d'apporter sa pièce à un édifice souffrant souvent d'un kitsch involontaire ou d'une ultra-violence pas vraiment justifiée.
Esthétiquement, Pathfinder vaut le coup d'oeil. Très travaillée, l'image est à dominante noire et verte, la plupart des plans ressemblant à de véritables tableaux de maître. On sens pointer les influences de Mann et Malick, sans que cette parenté visible n'écrase jamais la personnalité de Nispel. Cette identité visuelle poussée ne compromet jamais le développement et le réalisme d'un récit simple mais pas schématique, l'essentiel dans ce genre de film résidant tout de même dans les affrontements avec l'ennemi. Ceux de Pathfinder sont bien exécutés, efficaces sans tomber dans le bourrin, parvenant à faire du beau avec du laid. Quant à la morale, si elle n'est pas bien neuve, elle est amnée avec suffisamment de finesse pour passer : aussi barbare que soient les humains, c'est la nature qui finira toujours par imposer sa loi. Dans le rôle principal, Karl Urban ne convainc pas vraiment, faisant justement penser à une version light du Colin Farrell du Nouveau monde. Il n'empêche : sans imposer de façon définitive sa mainmise sur un genre méprisé, Pathfinder est un grand spectacle de qualité, solide, concis et respectable.
7/10
DIAMANT BRUT
Il y a 20 heures
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