8 août 2006

PIRATES DES CARAÏBES : LE SECRET DU COFFRE MAUDIT

Depuis peu, Jerry Bruckheimer clame haut et fort que le projet Pirates des Caraïbes a toujours été une trilogie. Outre le fait que c'est clairement faux, c'est également une très mauvaise idée. Si le premier épisode (La malédiction du Black Pearl) était une comédie d'aventures susceptible de séduire un public pas trop exigeant, la suite sent simplement la redite et la surenchère forcée.
Les deux films ont les mêmes défauts : surcharge dans le mélange des genres (vouloir faire à la fois une comédie, un film d'aventures, un récit fantastique et une course poursuite horrifique relève de l'inconscience pure, surtout quand on bosse avec Bruckheimer), acteurs transparents (la palme à Keira Knightley) ou cabotins car pas dirigés, durée excessive propice aux baillements en série. Mais Le secret du coffre maudit souffre d'un autre mal encore plus gênant que les précédents : il est construit avec les pieds et menace de s'écrouler à chaque instant. Ce qu'il finit d'ailleurs par faire. On a rarement vu d'aussi gros problèmes de narration dans une production de ce type. La plupart du temps, on ne comprend rien aux enjeux, et les scènes à suspense sont consciencieusement gâchées par une incapacité totale à susciter un quelconque intérêt (il suffit de voir la scène du lancer de dés pour le comprendre).
Si l'on a avalé assez de café pour rester éveillé tout au long du film, on trouvera cependant quelques éléments plutôt séduisants, surtout du côté "comédie Disney". Un Johnny Depp assez en forme (il maîtrise enfin le cabotinage de son Jack Sparrow) transcende quelques scènes avec l'aisance d'un Chaplin sous cocaïne. Deux grands moments à ne pas rater : une séquence de saut à la perche à l'aide d'une brochette de fruits, et d'hilarantes contorsions sur, sous et à côté d'une roue à aubes.
Le méchant est également assez réussi (et très dégueulasse). Impossible de reconnaître Bill Nighy sous le costume gluant de Davey Jones, pourriture cosmique franchement repoussante. Malheureusement, autour de lui gravitent un certain nombre de personnages certes bien exécutés mais ne semblent avoir été mis là que pour respecter le quota de scènes horrifiques imposé par le cahier des charges du film.
On est en droit de craindre le pire concernant le troisième et dernier (espérons)volet de la trilogie Pirates des caraïbes, parce qu'il n'y a pas de raison qu'il soit meilleur que les deux premiers, et parce que le cliffhanger mollasson qui clôt Le secret du coffre maudit sent sacrément le pâté. Mille milliards de mille sabords.
4/10

Laissez le premier commentaire sur “PIRATES DES CARAÏBES : LE SECRET DU COFFRE MAUDIT”

 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
© 2009 TOUJOURS RAISON.. Tous droits réservés
Design by psdvibe | Bloggerized By LawnyDesignz