Affichage des articles dont le libellé est Stéphane Freiss. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Stéphane Freiss. Afficher tous les articles

3 mars 2008

BIENVENUE CHEZ LES CH'TIS

Comme disait Enrico Macias, les gens du Nord ont dans le coeur le soleil qu'ils n'ont pas dehors. Attirant en masse les français de tous horizons, Bienvenue chez les ch'tis vient confirmer le ver devenu adage en rendant hommage aux habitants d'une région bien moins froide que ce que dit la légende. Que ceux qui n'ont pas encore vu le film, harassés par la marée chtimi qui s'empare du pays, ne prennent pas peur et aillent voir cette comédie très populaire et assez drôle, qui rehausse sacrément le niveau d'un genre qui fait des euros mais pas d'étincelles, d'Astérix à Disco. Dany Boon connaît évidemment son sujet sur le bout des doigts, et livre une déclaration enflammée à sa terre natale. Et ça marche.
Bienvenue chez les ch'tis est à l'image du peuple qu'il salue : simple, sincère, et drôle à défaut d'être toujours hilarant. Après une première vingtaine de minutes recensant de façon un peu systématique tous les clichés déversés par les sudistes (c'est-à-dire ceux qui habitent en dessous d'Amiens), le film trouve sa pleine énergie lorsque le héros (Kad, à l'aise) débarque dans ch'Nord pour ce qu'il pense être un chemin de croix de deux ans, lui qui va si rapidement s'attacher et manger de la carbonade, boire plein de bière et appeler tout le monde biloute. Pas ou peu d'intrigue ? Pas grave : le scénario empile plutôt adroitement les situations de façon à ce que Bienvenue chez les ch'tis ne ressemble jamais à un simple enchaînement de sketches. Le film a même tendance à se bonifier bobine après bobine, notamment à l'occasion de deux séquences en passe de devenir cultes : une tournée à vélo pour distribuer le courrier, et une mise en oeuvre de tous les stéréotypes sur le Nord-Pas-de-Calais, où les autochtones s'amusent à jouer avec leur propre image.
Et tant pis si le rythme n'est pas toujours parfait ou si quelques acteurs peinent à se faire passer pour des chtis : Bienvenue chez les ch'tis remplit bien son rôle de comédie familiale, méritant amplement l'immense vague d'adhésion et de sympathie qui s'est créée en une dizaine de jours. Dany Boon est désormais attendu de pied ferme partout en France, mais son troisième film pourra-t-il être aussi fédérateur que celui-ci ? Pas sûr. Pourtant, s'il parveitn à trouver des sujets accrocheurs et à poursuivre avec la même envie et la même sincérité, il pourrait bien finir sur les traces d'auteurs populaires comme Gérard Oury. À suivre...
7/10

17 févr. 2008

UN CHÂTEAU EN ESPAGNE

D'emblée, un grand bravo à Isabelle Doval. Après un Rire et châtiment inspiré et transcendé par son mari José Garcia, la réalisatrice a fait le choix ô combien respectable de mener sa barque indépendamment de son époux et de ses amies les stars. Pas sûr que beaucoup de femmes de (ça marche aussi avec "fils de" et autres liens de parenté) aient fait de même. Surtout pas pour prendre le parti du contre-pied le plus total en offrant la tête d'affiche de leur deuxième long à deux gamins de 12 et 14 ans.
Visant une cible de pré-ados, Un château en Espagne est le récit d'une amitié vraie et forte entre deux petits mecs ayant pourtant reçu des éducations bien différentes. Voilà un film garanti sans cynisme, prônant l'ouverture aux autres et la solidarité. Aucun méchant, que des bons sentiments : ça peut légitimement exaspérer les plus de 16 ans, qui auront l'impression d'assister à un long spot publicitaire pour une marque de purée ou de pâte à tartiner. D'autant que si le côté "djeunz" est plutôt réussi, les quelques scènes entre adultes (concernant notamment la vie sentimentale du personnage d'Anne Brochet) sont à la fois caricaturales et hors de propos.
Pour le reste, Un château en Espagne remplit plutôt bien son contrat. De l'intrigue de base découle un vrai suspense allant crescendo, ce qui fait de la dernière demi-heure la plus agréable du film. Et l'on se laisse volontiers cueillir par une fin inhabituelle pour ce genre de film : en deux scènes très fortes (une longue scène musicale, l'autre courte et muette), Isabelle Doval parvient à nous prendre à la gorge. De quoi faire oublier le tas de petites maladresses et incohérences qui jalonnent le film, qui constitue tout de même le contre programme idéal pour les parents souhaitant éviter à leurs enfants les hordes de blockbusters stupides qui fleurissent en ce mois de février.
5/10
(également publié sur Écran Large)
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
© 2009 TOUJOURS RAISON.. Tous droits réservés
Design by psdvibe | Bloggerized By LawnyDesignz