
En fait, il n'y a pas grand chose à dire à propos de la première heure du film. Il est vite entendu que DeMonaco n'est pas Sidney Lumet et que Little New York n'a pas le potentiel pour être davantage qu'un film mineur, mais l'intrigue suit doucement son cours, comme un long fleuve tranquille mais plaisant. Le réalisateur peine cependant à faire exister la loufoquerie de l'étrange mafieux incarné par Vincent D'Onofrio, qui cherche à faire parler de lui à tout prix quitte à battre un record d'apnée ou faire n'importe quoi d'autre : malgré la qualité de l'acteur, ces instants-là sont ratés, trop incongrus et parfaitement inutiles pour ce qui suit.
Le film se termine par le tiers consacré au boucher sourd et muet interprété par le très bon Seymour Cassel. Mais autant le personnage est le plus réussi, autant cette partie est de loin la plus ratée, bouclant l'intrigue de façon calamiteuse. On sent le réalisateur prêt à faire n'importe quoi pour rendre son film mémorable ou au minimum un peu marquant ; il aligne les fusillades sans logique, pousse Vincent D'Onofrio au-delà des limites du ridicule, et massacre consciencieusement ses promesses de modestie. C'est tout bonnement n'importe quoi, et le mélange entre humour loufoque et bain de sang ne prend absolument pas, condamnant Little New York à se terminer dans un grand vent de consternation. C'est fort regrettable.

Little New York (Staten island) de James DeMonaco. 1h36. Sortie : 05/08/2009.
Critique publiée sur Écran Large. Autre critique sur Sur la route du cinéma.