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18 juil. 2009

BLACK

Les distributeurs américains ne sont pas les seuls à profiter de l'été pour nous balancer les films dont ils ne savent pas quoi faire. Il en va de même pour ce Black terminé depuis au moins 2 ans, sans cesse repoussé dans l'agenda des sorties, et qui finit par atterrir au beau milieu de ce mois de juillet, à la faveur d'une jolie sortie technique. Black vaut pourtant un peu mieux que cette distribution bien discrète (une quarantaine de salles) : cette comédie d'action hors norme a par exemple plus de gueule que bien des productions Europa. Le film de Pierre Laffargue possède un charme qui lui vient d'une étrange opposition entre des scènes d'action parfaitement exécutées et des séquences incontestablement foireuses, qui donnent dans la comédie plus ou moins volontaire sans que l'on sache jamais si c'est du lard ou du cochon.
Laffargue se fait son mini Braquage à l'anglaise, démarrant par la chronique rigolarde d'un braquage forcément foireux, puis embrayant assez rapidement sur une affaire d'état mêlant diplomates sénégalais et chasseurs de primes. Le tout se terminera dans une dernière demi-heure inattendue, plus proches des contes et légendes africaines que du pur divertissement proposé au départ. C'est d'ailleurs ce changement de genre incessant qui finit par rendre le film assez agaçant, puisqu'il donne l'impression de ne pas savoir où aller ou de ne pas être assez inspiré pour persister dans une direction unique. Sachant que le film dure pas loin de deux heures, il y a de quoi terminer sur les genoux.
Black séduit en fait par sa bonne humeur quasi permanente et par l'auto-dérision dont il fait preuve. Surtout lorsqu'on sait que beaucoup de mercenaires sont interprétés par de vrais mercenaires et que pas mal d'autres acteurs ont été choisis sur les lieux du tournage.
Mais l'attraction numéro 1 du film est sans doute Charles M'Bouss, plus connu sous le nom de Mc Jean Gab'1. L'interprète provocateur d'un J't'emmerde ayant réussi à le fâcher avec l'ensemble du rap français est ici parfaitement à son aise, usant de sa grosse voix comme d'un véritable atout. Pas sûr qu'il soit capable d'assumer des rôles plus fins, mais il révèle en tout cas de vraies dispositions d'acteur. Aussi crédible dans le buddy movie - avec une bien jolie fliquette - que dans le mysticisme le plus complet, il insuffle une énergie tonitruante à ce film bancal, mal ficelé, trop long, mais d'une sincérité souvent réjouissante.








Black de Pierre Laffargue. 1h55. Sortie : 15/07/2009.

29 juin 2008

SEULS TWO

Eric et Ramzy ont grandi. À la fois film de la maturité et film de l’immaturité, Seuls two est leur bébé à eux, le premier qu’ils portent de bout en bout et dont ils assument pleinement la paternité (mais pas leur premier bon film : rappelons-nous de Steak). Voilà un film placé sous le signe du fantasme : réaliser un film à soi ou kiffer la vibe dans un Paris désert sont deux rêves relativement universels mais probabilistiquement (vive les adverbes inventés) peu réalisables, surtout le deuxième. Messieurs Judor et Bedia ont foncé la tête la première pour exaucer simultanément ces deux souhaits, et en tirent une comédie fort fréquentable, régressive mais pas abêtissante, qu’ils ont eu la bonne idée de ne pas confier à un Gérard Pirès ou à un Philippe Haïm particulièrement peu à l’écoute et incompétents.
La première moitié du film est la meilleure. Parfaitement construite, elle introduit idéalement les deux personnages et leur opposition digne de l’éternel duel entre Guignol et le gendarme. Les vannes fusent, et puis pof !, voilà Blaise et Curtis absolument seuls dans la capitale. Imaginez le pied : pas de zombies comme dans 28 semaines plus tard, pas de menace mystérieuse (pour ceux qui n’ont pas vu le film, en tout cas) dans Je suis une légende. Juste un gigantesque parc d’attractions, en tout cas du point de vue du "méchant" Curtis, qui en exploite pas mal de possibilités, tandis que le trop gentil Blaise reste un peu trop prisonnier de sa condition de représentant de la loi, rechignant à profiter un peu de la situation. Le parallèle entre les conceptions bien différentes des deux hommes est bien mené et permet de constater que même sans l’autre, chacun des deux acteurs est capable d’exister à l’écran et de faire rire.
Il aurait sans doute été lassant d’assister à une heure trente de pures gamineries en roue très libre (quoique). D’où un scénario qui rebondit légèrement en cours de route, donnant un peu de sens à cette histoire de ville désertée et permettant de faire réapparaître d’autres visages que ceux d’Eric & Ramzy. Là, on s’amuse tout de même moins, les situations devenant un peu répétitives et pas toujours bien amenées. Une constatation qui permet de réaliser que si les deux hommes sont de formidables dialoguistes, ils ont encore bien du progrès à faire dans la construction globale et dans l’exploitation comique des situations choisies. Au final, le rire est régulier grâce à de nombreuses répliques hilarantes (dont un paquet de plaisanteries bien racistes qui n’épargnent pas grand monde), mais visuellement il y a encore beaucoup de progrès à faire. Malgré une mise en scène assez chouette (en dépit de contraintes gigantesques pour réussir à vider Paris sans effets numériques), Eric & Ramzy ne sont pas encore de grands auteurs-réalisateurs comiques, mais ne sont pour l’instant "que" des humoristes capables de faire des films rigolos. C’est tout de même extrêmement encourageant.
7/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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