
Laffargue se fait son mini Braquage à l'anglaise, démarrant par la chronique rigolarde d'un braquage forcément foireux, puis embrayant assez rapidement sur une affaire d'état mêlant diplomates sénégalais et chasseurs de primes. Le tout se terminera dans une dernière demi-heure inattendue, plus proches des contes et légendes africaines que du pur divertissement proposé au départ. C'est d'ailleurs ce changement de genre incessant qui finit par rendre le film assez agaçant, puisqu'il donne l'impression de ne pas savoir où aller ou de ne pas être assez inspiré pour persister dans une direction unique. Sachant que le film dure pas loin de deux heures, il y a de quoi terminer sur les genoux.
Black séduit en fait par sa bonne humeur quasi permanente et par l'auto-dérision dont il fait preuve. Surtout lorsqu'on sait que beaucoup de mercenaires sont interprétés par de vrais mercenaires et que pas mal d'autres acteurs ont été choisis sur les lieux du tournage.
Mais l'attraction numéro 1 du film est sans doute Charles M'Bouss, plus connu sous le nom de Mc Jean Gab'1. L'interprète provocateur d'un J't'emmerde ayant réussi à le fâcher avec l'ensemble du rap français est ici parfaitement à son aise, usant de sa grosse voix comme d'un véritable atout. Pas sûr qu'il soit capable d'assumer des rôles plus fins, mais il révèle en tout cas de vraies dispositions d'acteur. Aussi crédible dans le buddy movie - avec une bien jolie fliquette - que dans le mysticisme le plus complet, il insuffle une énergie tonitruante à ce film bancal, mal ficelé, trop long, mais d'une sincérité souvent réjouissante.

Black de Pierre Laffargue. 1h55. Sortie : 15/07/2009.