Affichage des articles dont le libellé est Juliette Lamboley. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Juliette Lamboley. Afficher tous les articles

31 oct. 2008

MES STARS ET MOI

Il n'y avait guère d'illusions à se faire à propos de Mes stars et moi, deuxième long de la réalisatrice du calamiteux À la folie... pas du tout. Comme dans son film précédent, Laëtitia Colombani s'intéresse de près à une histoire de harcèlement moral, l'utilisant cette fois pour bâtir une comédie. Cette idée de voir un fan très collant subir la vengeance de ses idoles exaspérées avait quelque chose de potentiellement réjouissant : jeu de massacre, comédie de boulevard ou satire du monde du cinéma. Le résultat ne ressemble à rien de tout cela, exploitant péniblement un postulat pourtant bien mis en place.
Clairement, Laëtitia Colombani ne sait pas comment développer une intrigue et donner de la dimension à des personnages. Ceux-ci sont réduits à leur plus simple expression, condamnant les acteurs à cabotiner misérablement dès qu'ils ont une réplique intéressante à défendre. Ainsi, la petite guéguerre entre les actrices incarnées par mesdemoiselles (pffffrt) Deneuve et Béart, qui aurait dû être très amusante, crée finalement la consternation : mal servies par des dialogues niveau CP-CE1, les voilà contraintes à ouvrir des yeux ronds comme des billes pour montrer à quel point les vacheries qu'elles lancent sont shocking. Et niveau yeux ronds, elles ont certainement dû prendre des leçons auprès de Mélanie Bernier, l'insupportable candide de service, qu'on a envie de baffer du début à la fin. Seul l'insubmersible Kad Merad attire encore et toujours la sympathie générale, prenant un vrai plaisir à jouer les médiocres sans trop en faire.
Prévisible de bout en bout (après l'exposition des harcèlements pratiqués par le héros, on verra chacune des trois actrices se venger à sa façon, avant que tout le monde ne reparte mais dans la main), Mes stars et moi ennuie et énerve de plus en plus, tant on a l'impression de voir littéralement Colombani boucher les trous de son scénario avec des gags stupides et des ellipses nazes. Qu'on arrête donc cette manie de foutre un animal ronchon dans un film dès qu'on a peur de ne pas atteindre l'heure et demie règlementaire. Qu'on arrête aussi de prendre les femmes pour des chienchiens (chienchiennes ?) qui rappliquent dès qu'on leur offre un bouquet de roses, oubliant tout à coup tous les mauvais coups subis précédemment. Qu'on arrête de prendre les spectateurs pour des cons, tout simplement.
3/10

30 avr. 2008

15 ANS ET DEMI

Pour leur premier film sans Michaël Youn, Thomas Sorriaux et François Desagnat se sont lancés dans un pari pas trop compliqué : la comédie père-fille, dont un ancêtre pourrait être La boum et un petit frère le récent Tel père, telle fille. 15 ans et demi trouve parfaitement sa place entre les deux, même si ce n'est pas l'originalité qui l'étouffe.
Desagnat et Sorriaux mettent en scène les retrouvailles d'un célèbres biochimiste, provisoirement revenu de Boston où il a fait sa vie, et de sa fille de quinze ans (le "et demi" sert surtout à faire sonner un peu le titre, qui remplace le Ma fille a quinze ans d'origine). On connaît la suite : les habitudes de l'ado sont perturbées par l'irruption de ce père trop souvent absent, les clashs se multiplient jusqu'à la rupture, avant qu'enfin l'harmonie se fasse et que tout le monde rattrape le temps perdu. L'intérêt d'un tel film ne réside évidemment pas dans les rebonds prévisibles de son scénario, mais davantage dans le traitement et l'interprétation. Et si le résultat est à moitié convaincant, c'est justement parce que ces deux points sont loin d'être parfaits. Certaines idées, comme la matérialisation d'Albert Einstein en ami imaginaire du personnage d'Auteuil, sont assez vaseuses : cela se traduit à l'image par un paquet de scènes complètement nazes, rendues encore plus désastreuses par la prestation pathétiquissime de François Berléand. Et bien qu'un peu plus agréables, les vignettes dans lesquelles le papa dépassé s'imagine en héros de cinéma (de Barry Lyndon à James Stewart) manquent souvent leur cible.
Heureusement, il y a Auteuil, qui avait rarement été aussi juste dans la comédie (seules quelques scènes, comme celles de l'électrocution, ne peuvent même pas être sauvées par sa prestation). Et cette charmante Juliette Lamboley, très mimi et assez convaincante, même si trop lisse pour arriver à la cheville d'une certaine Juno. Et un François Damiens assez savoureux, même si moins belge (et donc moins drôle) que d'habitude. En revanche, comme Berléand, Julie Ferrier et Alain Chabat passent totalement à côté de leurs personnages et donnent l'impression de vivre un grand moment de solitude. Forcément, pour un film dont la sympathie doit être le principal atout, c'est un peu moche. Heureusement, le film a tendance à se bonifier au fur et à mesure, à tel point que l'on finit par se prendre gentiment au jeu et par oublier cette mise en scène d'une laideur sans nom. Cela survenant un peu trop tard, 15 ans et demi restera comme l'un de ces films qui se terminent là où on aurait adoré qu'ils commencent.
5/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
© 2009 TOUJOURS RAISON.. Tous droits réservés
Design by psdvibe | Bloggerized By LawnyDesignz