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27 juin 2009

FAIS-MOI PLAISIR !

Le style Mouret est-il fait pour durer ? C'est la question qui se pose à l'issue de Fais-moi plaisir !, son sixième long, toujours amusant mais qui semble amorcer une possible érosion chez l'auteur. Chez Mouret, il est encore et toujours question d'un type un peu gauche, régulièrement surpris de séduire de belles femmes, et qui finit par ne plus savoir où donner de la tête. Première approche, rituels amoureux, tromperie ou pas tromperie... Avec un ton tout particulier, quelque part entre Rohmer et le théâtre de boulevard, il pose un regard observateur et délicat sur les mécanismes de la relation homme-femme. Seulement voilà : qui connaît un peu Emmanuel Mouret risque de trouver que l'auteur se répète, et qu'il se fait à la fois moins drôle et moins précis.
On a beaucoup cité Blake Edwards et sa fameuse Party comme référence évidente de la première partie du film. Et c'est un fait : invité - pour ne pas dire parachuté - à la soirée organisée par la fille du président de la république, Jean-Jacques (prénom peu courant pour un héros) multiplie les boulettes et les incivilités involontaires, à la manière du personnage de Peter Sellers. La comparaison tourne court : quand Mouret acteur passe dix minutes avec un morceau de rideau coincé dans la braguette, on comprend que c'est parce que Mouret auteur n'a pas su trouver l'inspiration suffisante pour donner du rythme et du ressort à son film. Heureusement que, comme d'habitude, les actrices sont si charmantes et bien castées, notamment une Deborah François assez surprenante.
La deuxième partie ressemble quant à elle à un film érotique façon M6 (impression renforcée par le titre), mais épuré de toutes ses scènes de cul. Qu'il se retrouve assis sur un lit avec une soubrette penchée sur son entrejambe et une femme de pouvoir qui le masse, ou qu'il se retrouve coincé dans une chambre avec une demi-douzaine de jeunes femmes en nuisette, le héros ne parviendra jamais à conclure, et c'est là le gag récurrent d'un film qui renoue hélas un peu trop avec l'humour un peu foireux des premiers Mouret - dont l'affligeant Promène-toi donc tout nu !. S'il reste çà et là quelques envolées fort amusantes, si la maladresse chronique du personnage a quelque chose de délicieux, c'est tout de même un peu court pour un réalisateur qu'on avait trouvé bien plus en forme dans ses deux précédents films. Coup de mou passager ou nécessité de passer à autre chose ? Seul l'avenir nous le dira. Mais un film qui rend Judith Godrèche supportable ne peut pas être totalement mauvais.




Fais-moi plaisir ! d'Emmanuel Mouret. 1h30. Sortie : 24/06/2009.
Critique publiée sur Écran Large. Autre critique sur Une dernière séance ?.

22 nov. 2008

HOME SWEET HOME

Si la musique peut transcender bien des longs-métrages, elle peut aussi constituer une vraie nuisance sonore capable de saper les efforts d'un réalisateur. Home sweet home est malheureusement victime de cette manie qu'ont certains metteurs en scène de surexploiter leur bande originale, quitte à gâcher des scènes pourtant pleines de potentiel. Il faut donc parvenir à passer outre l'omniprésence de ces morceaux ni bons ni mauvais, mais juste terriblement envahissants.
Ceci étant dit, Home sweet home est un film assez charmant, dont le ton avoisine celui de certaines comédies anglaises. Quatre personnages bien taillés, une vague intrigue policière, et un décor propice aux scènes cocasses en tous genres. Finement dialogué, le film bénéficie d'une interprétation de qualité, avec une grosse mention spéciale à l'irrésistible Alexandre Astier en commissaire buté et flanqué d’un adjoint sans cervelle (Raphaël Lenglet). Si l’intrigue ne va finalement pas très loin, elle est tout de même propice à une jolie réflexion sur la juste définition de la paternité. La génétique fait-elle tout, ou est-ce l’éducation qui prime ? Ce débat insoluble est mené tambour battant par Daniel Prévost et Patrick Chesnais, chacun dans son registre habituel, et dont le duo marche à plein régime.
Reste que tout ça ne va pas bien loin, et qu’on ne retrouve pas ici le Didier Le Pêcheur fantaisiste de Des nouvelles du bon Dieu, et encore moins l’auteur du poisseux J’aimerais pas crever un dimanche. Il est tout de même assez réjouissant de le voir revenir au grand écran dix ans après sa dernière réalisation, lui qui entretemps n’avait fait qu’écrire pour Elie Chouraqui. Espérons qu’Home sweet home ne constitue qu’un nouveau départ pour Le Pêcheur… et qu’à l’avenir il se calmera sur la musique.
6/10
(également publié sur Écran Large)

 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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