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15 sept. 2007

L'ÂGE D'HOMME... MAINTENANT OU JAMAIS

Il y a 3 ans, Raphaël Fejtö, l'homme au double trema, réalisait un Osmose fauché mais sincère en diable, film de mecs dont la franche sympathie faisait oublier l'image toute pourrie. Celle-ci finissait même par faire le charme du film, une sorte de (j'ai bien dit "sorte de") Clerks made in France, dans une version plus existentielle que franchement comique. Avec L'âge d'homme, Fejtö raconte peu ou prou la même histoire, la différence première étant un budget bien plus conséquent (et une exposition médiatique certaine, Romain Duris étant devenu plus ou moins malgré lui l'icône des trentenaires bobos).
D'entrée, le style rappelle quelque chose : tiens, Fejtö fait son Klapisch. Il multiplie les digressions et les vignettes humoristiques, ne se gênant pas pour piquer des idées à son modèle. Seulement voilà : qu'on aime ou pas le cinéma de Klapisch, il faut bien reconnaître que le bougre est assez doué dans son genre. Fejtö, lui, empile les anecdotes sans but ni esprit, et c'est son film qui tout à coup devient lui-même anecdotique. Si L'âge d'homme ressemble à un Klapisch, c'est malheureusement aux Poupées russes, de loin le plus mauvais film de son réalisateur, une juxtaposition de scènes creuses et de mauvaises idées uniquement destinées à attirer des hordes de spectateurs peu regardants. L'âge d'homme est une bluette à la sauce testostérone, un nouveau mètre-étalon dans l'art du stéréotype et du gag tout pourri. Romain Duris, lui, fait du Romain Duris : on l'a déjà vu faire ça mille fois (et mieux) ailleurs. Pour échapper au petit jeu des comparaisons faciles, Fejtö aurait au moins pu se trouver un autre acteur. En fait, L'âge d'homme ne trouve le ton juste que dans une scène où le héros tente de copuler avec une nymphomane hystérique : pas que la finesse soit au rendez-vous, mais il y a à ce moment une vraie originalité et une vraie drôlerie. Deux caractéristiques qui font cruellement défaut à un film tout naze. "C'est pas grave d'être nul", nous dit la morale du film. Ce n'est certes pas grave, mais c'est quand même sacrément énervant.
2/10

16 juin 2006

AVRIL

Avril est une jeune femme qui a passé sa courte vie entre les murs d'un couvent, et s'apprête à devenir une religieuse, une vraie. Mais lorsqu'elle apprend l'existence de son frère, elle décide de mettre une parenthèse à sa vie recluse, et d'aller voir le monde...
Dit comme ça, Avril semble atrocement cliché et naïf, comme une sorte de Forrest Gump anticlérical. Pourtant, le premier film de Gérald Hustache-Mathieu possède une vraie grâce. Le réalisateur promène son coup de pinceau délicat et léger sur une histoire pourtant lourde en symboles. Les scènes où Avril découvre le monde comme si elle venait de naître sont d'une candeur vraiment touchante. Sophie Quinton lui prête son visage si singulier, rond, poupin, angélique mais pas trop. Elle est LA raison de voir le film.
Que les croyants soient prévenus : Avril délivre un message anti-religieux assez radical qui n'épargne pas grand monde : les bonnes soeurs sont des meurtrières et/ou des menteuses qui se cachent derrière Dieu pour ne pas avoir à affronter le monde. Tous les travers de la religion catholique sont soigneusement épinglés dans ce qui finit par ressembler à un catalogue un peu trop exhaustif pour être honnête. Mais c'est suffisamment bien brossé pour rester délectable.
Finalement, le gros problème du film, c'est sa dernière partie. Aux jolies scènes en creux succèdent de grosses séquences à la dramaturgie pesante. On n'avait vraiment pas besoin de ces coups de théâtre pour apprécier ce doux voyage initiatique qui donne envie de sortir de chez soi, d'aller rencontrer les gens, et d'être amoureux. Maladroit mais saisissant, Avril marque les jolis débuts d'un réalisateur pas manchot.
8/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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