Si sa carrière de basketteur, très secondaire, a souvent fait oublier ses immenses talents artistiques (Shaq a toujours été meilleur en cinéma qu'en lancers francs), n'oublions jamais que monsieur O'Neal est à l'origine de quelques chefs d'oeuvre du cinéma américain. Ça commence fort logiquement avec Blue chips, film sur le basket logiquement écrit par Ron Shelton (Duo à trois, Les blancs ne savent pas sauter) et étrangement réalisé par William Friedkin. Nick Nolte y incarne un coach contraint de magouiller pour amener son équipe au plus haut, avant de tenter une ultime rédemption en rendant public l'ensemble des fraudes commises. Shaq, lui, joue - et c'est bien normal - un des basketteurs stars de l'équipe en question. Un type pas franchement futé, ayant quitté l'école très tôt pour se consacrer au basket. Un rôle de composition, en somme. Avec une scène absolument culte montrant qu'il vaut tous les Martin Lawrence de la Terre, dans laquelle cette grosse masse visite une école dans le cadre d'une opération de communication. La scène se trouve ci-dessous, et démarre à 3:36 dans la vidéo :
Vient ensuite le morceau de cinéma ultime sur lequel il aurait pu tirer sa révérence. Dans Kazaam, réalisé par Paul Michael "Starsky" Glaser, il incarne le rôle-titre : celui d'un génie sorti de sa boîte par un pauvre gamin esseulé et harcelé par une bande de vilains loustics. Les réactions sont unanimement enthousiastes, comme le prouve cette sélection exhaustive des critiques rédigées par les brillants utilisateurs d'Allociné (cliquez pour agrandir):
Kazaam est un monument, le seul film d'enfant qui devrait être montré dans toutes les écoles, une somptueuse leçon de vie aussi réaliste qu'onirique. Avec ce rôle fait pour lui, Shaquille O'Neal démontre qu'il n'a absolument rien à envier aux plus grands basketteurs-acteurs du passé, et notamment l'ex-joueur de Pau-Orthez Gheorghe Muresan. Si si, rappelez-vous My giant, bouleversant buddy movie dont il partageait l'affiche avec Billy Crystal...
Mais bref, voici un extrait de ce fameux Kazaam. Un peu de silence au fond, les grands films ça se respecte.
En 1997, Shaq boucle alors la première et plus belle partie de son œuvre, que l'on pourrait nommer « trilogie de la vie » tant les trois films réunis semblent atteindre une sorte de vérité universelle et définitive sur ce qu'est l'existence. Dans Steel le justicier d'acier de Kenneth Johnson, O'Neal interprète un ingénieur en armement (rires) qui travaille sur une nouvelle arme révolutionnaire permettant de neutraliser les soldats sans leur faire de mal (re-rires). Mais des gens pas d'accord (des qui aiment la guerre, sans doute) tentent de réduire ses efforts à néant. Sauf qu'on n'embête pas Shaq sans quelques représailles : le voici qui se transforme en justicier à l'armure d'acier, quelque part entre Iron man (mais en noir) et Robocop (mais en vivant). Pour le plaisir des yeux, voici une scène dans laquelle le fameux justicier d'acier neutralise une voiture pleine de malfrats.
Sans doute parce qu'il a peur de finir par décliner, Shaquille O'Neal prend alors une terrible décision : il met entre parenthèses sa carrière d'acteur et décide de se consacrer presque uniquement au basket. Heureusement, quelques réalisateurs parviendront à lui arracher des apparitions microscopiques mais tellement essentielles. Parmi eux, Tom Green, gros taré qui épousa un jour Drew Barrymore avant d'être touché par un cancer des testicules (ceci explique-t-il cela ?). Il convainc Shaquille de figurer dans Va te faire foutre, Freddy, délicieux summum de mauvais goût. Extrait.
Autre exploit : Shaq le privilégié obtient le droit de jouer dans la scène d'ouverture de Scary movie 4, qui parodie la série Saw. Sa seule présence permet au film d'aligner les millions de dollars au box-office américain. Savourez, succombez.
Également présent dans The wash, brillante collaboration des rappeurs Snoop Dogg et Dr. Dre, Shaquille devrait - espérons-le - profiter de sa retraite sportive pour continuer à brûler les planches. On a très très hâte de le découvrir dans Jack & Jill, le prochain Adam Sandler, avec Katie Holmes et Al Pacino dans son propre rôle. La comédie la plus excitante de la fin 2011, puisque Sandler y joue à la fois un homme et sa soeur jumelle. Encore une étape de plus vers les rôles à Oscars pour celui qui perdit tant de temps à jouer au basket-ball.
4 commentaires sur “Un grand acteur arrête le basket : Shaquille O'Neal”
EN effet quel GRAND acteur ce Shaquille !! Je ne sais pas pourquoi mais je trouve qu'il à le profil parfait pour jouer le méchant dans Machete 2 ou Alors le méchant repentie dans Spy kids 4
Tu m'excuses,
je ne lis pas !
C'est un article sponsorisé ?
On t'a forcé ?
Fan absolu et inconditionnel d'abc (acteur-basketteur-comédien) depuis ses tout débuts à l'écran, j'ai cru percevoir comme un soupçon d'ironie dans ton panégyrique, là...
C'est pas gentil.
c'est vrai que O Neal s'est construit une palette de personnages assez cinématographiques (assez loin des talents de Muresan ..)
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