7 juin 2011

THE PRODIGIES

Quand un réalisateur travaille avec l'auteur d'une oeuvre dont il dit être le fanboy numéro 1, on peut au pire s'attendre à un excès de dévotion. Dans le cas de The prodigies, adaptation animée d'un best-seller français nommé La nuit des enfants rois, cela ressemble pourtant à un hallucinant massacre. Rien ne tient debout dans le film d'Antoine Charreyron, qui allie un visuel creux et incohérent à un scénario repoussant sans arrêt les limites de l'ennui. L'animation française, qui avait déjà tenté de se distinguer avec le pompeux Renaissance, connaît avec ce film une deuxième désillusion qui devrait se solder par un énorme four au box-office. Mis à part les amateurs inconditionnels d'un livre paru il y a 30 ans, qui risquent d'être furieux à la vue de cette trahison faite film, on voit mal qui pourrait vouloir se risquer dans un tel marasme. Sans cible et sans but, The prodigies tente de vendre mille choses inabouties par le biais de gesticulations hystériques et lassantes. Résultat : une camelote inutilisable et injustifiable, qui fait passer l'ensemble de l'animation française pour un vaste cirque peuplé d'amateurs. C'est sinistre.

On a pourtant envie d'entrer dans cet univers qui n'est pas sans rappeler les débuts des X-men ou la série Heroes : hélas, cette histoire de jeunes surdoués sélectionnés à travers l'Amérique pour apprendre à exploiter leurs dons si spéciaux ne décolle jamais. Incapables de poser concrètement les motivations des protagonistes et les enjeux d'une histoire prétendument tragique, les scénaristes (déjà à l'initiative du scénar de Renaissance, tiens) semblent naviguer à vue pendant une interminable heure et demie. Femme enceinte en dangers, enfants menacés ou menaçants, télé-réalité prétexte : les éléments s'imbriquent si mal qu'ils ont plutôt tendance à se superposer lourdement.

En fait, The prodigies ressemble à une (trop) longue cinématique d'un (très) mauvais jeu vidéo, avec sa façon de vouloir en donner beaucoup en un minimum de temps. Le film nous jette à la gueule des brassées de thématiques dont on ne sait que faire, des scènes d'action en veux-tu en voilà, des traumas gratuits et racoleurs qu'on tente de nous faire passer pour du courage (viol de mineure face caméra et tutti quanti). On jetterait bien son cerveau et ses oreilles à la poubelle pour ne plus avoir à subir cet amas de vacuité crasse, mais le visuel se charge à tout moment de nous rattraper. Pour une poignée de scènes et de textures réussies, le film propose un lot ahurissant de séquences mal torchées, brillant soit par leur hétérogénéité, soit par leur absence totale de fluidité ou de réalisme. On aurait pu en apprécier le côté foutraque s'il n'y avait l'affligeant sérieux de l'ensemble. Ce cinéma premier degré, dépourvu de recul, ne devrait même plus exister. Pourtant, au vingt-et-unième siècle, des équipes entières suent sang et eau sur ce genre d'aberration qui fait pitié et honte à voir. À n'aller voir sous aucun prétexte, si ce n'est pour la voix de Mathieu Kassovitz.



The prodigies d'Antoine Charreyron. 1h27. Sortie : 08/06/2011.

9 commentaires sur “THE PRODIGIES”

Achille a dit…

Bon... ça, c'est fait...

Pascale a dit…

qu'il sont plutôt tendance

mais ce film ne l'est pas,


tendance !

Anonyme a dit…

Je suis allé voir ce film hier et je suis sorti au milieu, la scène de viol a été la goutte d'eau! Je l'ai trouvé dur, trop violent et inutilement de surcroît. Mon copain ne m'en a pas voulu mais je ne supportai plus ces cris, coups, arrogance, insanité... Je trouve aussi qu'il n'y a pas bcp d'incohérence et à part le personnage principal (pour l'heure que j'ai vu) les perso ne sont même pas attachants car déglingués à leur manière! Je pense qu'âme sensible, il vaut vraiment mieux de s'abtenir ou alors ne vous étonnez pas de sursauter à presque toutes les scènes et d'avoir le souffle coupé (dans le mauvais sens du terme)! Je suis contente d'avoir lu cette critique car hier je me sentais un peu seule quand même en sortant du ciné...

Julie a dit…

Je ne suis d'accord ni avec l'article, ni avec les commentaires le suivant.

The Prodigies est certes un film choc mais il m'a réellement bouleversée. Je suis pourtant ce que j'appellerais une "âme relativement sensible". Mais ce film est tout bonnement fabuleux et m'a donné l'irrésistible envie de lire La nuit des enfants rois.

Oui, c'est une vision très sombre de la société que nous offre ce film mais je trouve qu'il n'a rien de "lassant" et ne mérite justement pas d'être comparé à un "cirque" (un cirque n'est-il pas censé être léger et amusant, alors pourquoi trouver The Prodigies lourd ?)

Qu'il soit interdit en salle au moins de douze ans, c'est tout à fait compréhensible, que les plus sensibles (et encore, il a plusieurs sortes de sensibilité) s'abstiennent l'est tout autant; mais personnellement, je conseillerais au contraire d'aller le voir, ne serait-ce que pour avoir une vision toute autre du cinéma d'animation.

Anonyme a dit…

Pour ma part, j'ai adoré ce film. Il m'a profondément bouleversé et j'ai beaucoup aimé sa patte d'animation (je pense que cela va devenir "la" patte française ^^).
j'ai lu ensuite le livre et j'ai préféré le film, trouvant les enfants et Jimbo beaucoup plus humains.
Je pense que le film devrait être au moins déconseillé aux moins de 16 ans (la moins 14 n'existant pas), parce qu'il risque d'en choquer plus d'un. très bon film, je le reverrais dès que possible.

Anonyme a dit…

Honnêtement, je ne peux etre on ne peut plus d'accord avec cette critique.

Un navet comme on en avait pas vu depuis longtemps.
J'avais l'impression de voir Funky Cops en film en beaucoup moins Funky.
D'autant plus que même si on me proposait ces graphismes en Jeux Vidéo à 5 euros, je préfère les utiliser dans une bonne bouteille pour oublier cette daube.

Graphismes décevants, scénario torché entre deux commissions (sans parler des dialogues,ils rivaliseraient presque avec Plus Belle la Vie).
Les premieres 5 minutes donnent la couleur, je croyais à une blague malheureusement ce n'etait pas le cas.

Et ceux qui ont adhérés aux film, ne gaspillez pas votre argent pour aller en salle, on vous sers également de la daube gratuitement sur la TNT.

Mathieu a dit…

J'ai pour ma part adoré ce film !
Je comprends qu'il puisse ne pas plaire, tant par une adaption très très libre, que par une violence physique et morale très présente.
Mais rassurez vous ! Rien de très explicite, oui, une scène de viol des meurtes, ok.. mais c'est fait de façon plus ou moins suggestive..
Aucun détails ni rien..

Et si ça en rends malade certains, peut être que le réal a simplement bien fait son boulot.. Un viol n'est pas souvent très joyeux !

Surtout ne pas considérer le film comme une adaptation, il m'a donné envie de lire le livre, mais ÇA N'A RIEN À VOIR !!
Il faut le prendre comme une oeuvre à part entière.
Les images sont superbes, la 3D.. reste une arnaque, mais plus sympa que sur d'autres films.
Le passages de violences sont sublimes avec ces scènes très blanches de monde parallèle/esprit des gosses..
Les émotions sont très bien passées..

Enfin bon, on aime ou on aime pas.. mais je n'ai encore rencontré personne resté indifférent..

Mathieu,
Fan de Cinéma,
Fan d'animation
Et définitvement Fan de The Prodigies !

V-H-R-C-U-P-L-B a dit…

Certe comme tout on peut ou ne pas apprécier ce film, mais le but n'est pas de raconté une belle histoire pour ceux qui l'aurai voulu, il s'agit plus d'une image de la société que l'homme a atteint a notre époque. Un monde où les faits sont les seufs importants, où comme sa la toujours été malgrès l'idée que nous nous faisons un combat seul contre tous, un combat qui mêne a la tentasion, la coruption, le désire, la force, l'intimidation, où la seul choses que l'on veut sais faire pour soit, étant écarté les uns les autres par la peur on ne cherche qu'a dominer pour ne pas l'être on est attiré par le pouvoir et quand on l'obtient on ne peut s'empêcher de l'utilisé pour soit, sans se rendre compte qu'avec se pouvoir on est immunisé mais que d'autre ne le sont pas et nos agissement pour nous même entraine le malheur pour les autres, alors que immunisé du pouvoir de l'influence que l'on a on devrait plutot aider ceux qui n'ont rien plutot que de les enfoncé encors plus. Il n'y a que violence, soumission parce que quand on nourrit des chiens pour qu'ils puissent mangé encors ils défende leur maitre même si sa va a l'encontre de leur idée de protéger quelqu'un qui tue leur sanblable afin qui puissent prendre leur reste. Ce film démontre que l'homme bien qu'intelligent est encors un animal, alors qu'il ne peut cohabité avec lui même d'autre espèce y arrive bien mieux, mais l'homme évolue toujours et sans qu'il ne le sache aveuglé par son obsésion de toujours vouloir plus il fuit le nouveau parce que l'ancien lui va alors qu'il ne sait même pas se qu'il pourrai avoir de mieux que sa vie de soumis à son propre réglement. Seulement pour être entendu il faut pouvoir parler et pour pouvoir parler il faut vivre dans se que l'on veut changer mais si on ne l'accèpte pas on ne peut qui mourrir...

Anonyme a dit…

V-H-R-C-U-P-L-B
Je dois dire que tu as raison sur tout la ligne(Enfin pour moi)
Quoi qu'il en soit The Prodiges m'a ému et marqué (malgré la scène du viol mais à par ceci le film reste cohérent concernant l'évolution de l'homme quand V-H-R-C-U-P-L-B à dit)

 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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