L'un n'est quasiment plus à l'affiche, le deuxième vient de sortir mais n'y restera pas longtemps, et le troisième risque de faire un petit tour discret dans nos salles : en bref, trois films mineurs mais loin d'être dispensables.
On emploie rarement l'adjectif « charmant » à propos d'une adaptation de Philip K. Dick. C'est pourtant le cas de cette Agence, curieux mélange de comédie romantique et de film d'anticipation. S'il fallait lui trouver des ressemblances avec un autre film, on irait sans doute chercher du côté de Tom Tykwer et Cours Lola cours pour sa façon de faire de l'amour une course contre la montre... et de mettre au même niveau l'anecdotique et l'essentiel. On songe aussi à la fameuse « scène des portes » de Monstres & cie, sauf que celle-ci ne durait qu'une poignée de minutes. Bref, L'agence a le charme des films mineurs qui réchauffent le coeur, stimulent l'esprit mais manquent un brin de dimension pour passer à la postérité. Heureusement, le toujours imparable Matt Damon et la plus-que-parfaite Emily Blunt offrent à George Nolfi la dose de romantisme qui manquait à sa réalisation.
On n'avait pas vu Matthew McConaughey dans un rôle un peu intéressant depuis En direct sur EDtv, étrange ersatz du Truman show réalisé par Ron Howard. Dans cette adaptation polie d'un roman de Michael Connelly, l'acteur livre une prestation proprette, confondant désinvolture et mollesse. McConaughey est tout entier à l'image de ce film plaisant mais qui semble aller volontairement à l'encontre de toute forme de suspense. La défense Lincoln ressemble surtout à du John Grisham : il s'agit pour le héros de parvenir à utiliser le code civil assez intelligemment pour venir à bout des vilaines personnes qu'il croise, protégées consciemment ou non par une sorte de no man's land juridique. Au coeur d'un casting fort en gueules et en acteurs connus (trop c'est trop), Ryan Phillippe tire comme toujours son épingle du jeu en fils à maman suspecté d'avoir secoué une fille comme un flipper. La bonnasse atitude de Marisa Tomei fait le reste.
Il y avait de quoi être déçu à l'idée de voir Joann Sfar se contenter d'adapter une de ses bédés, lui qui fut l'auteur d'un Gainsbourg discutable mais culotté. Le résultat est gentiment rassurant, Sfar et son co-réalisateur Antoine Delesvaux s'acquittant paisiblement de leur tache avec ce film mignonnet. Doublé par François Morel (riche idée), le fameux chat du rabbin est un personnage attachant et truculent qui révèle plus de personnalité que dans les bandes dessinées. Truffé de belles scènes (dont une, somptueuse, dans laquelle le chat raconte ses cauchemars nocturnes), le film pêche en fait par un manque de liant narratif. Pour faire simple, on se cogne totalement de cet histoire de voyage à travers le monde. Résultat : Le chat du rabbin ressemble à un gigantesque morceau de fromage suisse, bourré de trous d'air mais finalement assez convivial, bien aidé par une 3D pas fondamentale mais plutôt bien fichue.
L'agence (The adjustment bureau) de George Nolfi. 1h47. Sortie : 23/03/2011.
La défense Lincoln (The Lincoln lawyer) de Brad Furman. 1h58. Sortie : 25/05/2011.
Le chat du rabbin de Joann Sfar & Antoine Delesvaux. 1h40. Sortie : 01/06/2011.
4 commentaires sur “Séances de rattrapage : L'AGENCE / LA DÉFENSE LINCOLN / LE CHAT DU RABBIN”
atitude ???
Il y a fort à parier que c'est la Marisa qu'on secoue et qu'elle est plus souvent nue qu'habillée dans son grand et unique numéro "look at comme je fais jeune à presque 50 balais "!!!
Fatigante cette nana !
C'est le fait de faire les articles a fort posteriori qui te rend si indulgent ???
Et j'espère que ce n'est pas trop grave le mal dont tu souffres, car ça fait trois jours de suite que tu mets des comms chez moi !
bon rétablissement en tout cas !
la défense Lincoln est un bon film même si l'acteur principal en fait des tonnes. Je vais regarder l'agence prochainement
la défense Lincoln j'ai bien aimé aussi, même si le livre était un peu plus facile à suivre. Dans le film, j'ai trouvé l'intrigue un peu dur à suivre. Le roman convient mieux pour rendre lisible la complexité juridique avec laquelle joue le héros d'un bout à l'autre. Pour l'acteur, je l'ai trouvé neutre et c'était la meilleur façon d'aborder le rôle. Le bad guy était un peu irritant par contre, trop juvénile et immature pour être crédible.
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