
Deux mères, deux filles, mais seulement trois femmes : au coeur de Mères et filles, il y a en effet le personnage incarné par Catherine Deneuve, qui fait le lien entre sa propre mère mystérieusement volatilisée des dizaines d'années plus tôt (Marie-Josée Croze, souvent seule à l'écran) et sa fille venue passer quelques jours de vacances auprès d'elle (Marina Hands). Avec à la clé un secret de famille qui malheureusement se révèle assez inintéressant, ou en tout cas si mal amené que l'on s'en contrefiche un brin alors que son potentiel dramatique était fort. La faute à une construction binaire trop ampoulée, qui rend le film à la fois prévisible et déséquilibré, malgré l'abattage sensationnel des trois interprètes. C'est grâce à elles que l'on s'accroche au film, qui leur doit vraiment beaucoup.
Mais si son intrigue a de quoi décevoir, Julie Lopes-Curval a su développer des thématiques extrêmement intéressantes avec simplicité et sans didactisme. L'intérêt premier d'observer la même famille sur trois générations est de pouvoir constater à quel point les modèles institutionnels ont évolué. Ces femmes recherchent toutes la vraie liberté mais n'en ont pourtant pas la même définition, que ce soit dans leur rapport au travail, au couple ou aux enfants. L'intérêt principal du film est là, et confirme que Julie Lopes-Curval n'est sans doute pas une pas grande raconteuse d'histoire, mais qu'elle dispose de toutes les clés pour dresser, oeuvre après oeuvre, de beaux et grands portraits de femmes.

Mères et filles de Julie Lopes-Curval. 1h45. Sortie : 07/10/2009.
Critique publiée sur Écran Large.
1 commentaire sur “MÈRES ET FILLES”
Oui, t'as tout bon.
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