
À quelques détails près, facilement aménageables, Salvage aurait pu être une pièce de théâtre formidable, tant tout se joue sur l'angoisse qui s'empare de quelques personnages lorsqu'ils se retrouvent placés en quarantaine par l'armée pour une raison inconnue. La principale force du film, c'est l'extrême force du dialogue qui s'installe entre cette mère en crise et son amant de passage, absolument opposés sur la façon de surmonter cette épreuve inattendue. L'une ne pense qu'à sa fille, recluse quelque part dans une maison voisine, qu'elle souhaite aller retrouver ; l'autre songe aussi à ses gosses, en sécurité à des lieues de là, pour lesquels il aimerait survivre - en restant calfeutré loin de tout danger. Le drame qui se joue entre les deux héros est réellement intense, à tel point qu'on en oublie rapidement la mise en scène rudimentaire et l'absence de rebondissements.
Mais Gough sait que le public ne se satisfera pas d'enjeux dramatiques certes bien fichus, et finit par lâcher l'artillerie lourde dans les vingt dernières minutes. Toujours avec aussi peu de moyens, il privilégie donc la fulgurance à la longueur pour des scènes d'action d'une violence assez inouïe et d'une sécheresse folle. Idéal pour combler l'appétit et justifier une attente longue mais pas interminable, et faisant de Salvage un film fauché mais pas mensonger, qui donne envie de voir son auteur à la base de projets plus conséquents.

Salvage de Laurence Gough. 1h20.
Critique publiée sur Écran Large.
1 commentaire sur “Frightfest 2009 : SALVAGE”
Ça donne envie.
C'est bien les films indépendant américains en plus en horreur car comme ils ont très peu de moyens ils travaille plus sur la peur et c'est ce qui fait l'horreur par comme un Saw par exemple, en tout cas ça donne envie ! :D
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