
Évidemment, tout film résumé de cette façon peut passer pour un gros navet. Mais Fragment, de l'australien Andrew Miles, en est un, parce que sa narration est à peu près aussi grossière et son style aussi rudimentaire. D'une telle intrigue, le réalisateur a visiblement voulu tirer un film torturé, cousin éloigné de L'échelle de Jacob. Malheureusement, le ridicule prime de part en part tant l'ensemble frise l'amateurisme. Mêlant de façon plus que maladroite des sous-intrigues inconciliables (snuff-movies, réminiscences de la guerre, appareil tueur), le film ressemble à un téléfilm de troisième zone, comme ceux que l'on trouve à 2 heures du matin sur de mauvaises chaînes du câble.
Difficile de désigner ce qu'il y a de plus sinistre dans tout cela : les apparitions sanguinolentes et grandiloquentes de l'esprit qui hante le héros, les considérations bassement psychologiques sur l'imminence de sa mort et la cruauté de la guerre, la noirceur de l'image (pas de budget lumière, ou quoi ?). Ou peut-être les dialogues. Entrant dans un vidéo-club pour tenter de trouver un snuff-movie, le personnage principal demande au vendeur ce qu'il sait sur le sujet. Réponse : « Jamais entendu parler ». Alors qu'il se dirige vers la sortie de la boutique, le loueur le rattrape : « Attends. C'était un test, maintenant je sais que t'es pas un flic ». La messe est dite : Fragment n'a aucun intérêt et ne fait pas grand effort pour le devenir.

Fragment d'Andrew Miles. 1h30.
Critique publiée sur Écran Large.
1 commentaire sur “FrightFest 2009 : FRAGMENT”
Tu racontes vachement bien les histoires !
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