
Une fois les présentations effectuées, McLean propose une montée en tension par paliers, avec de longues périodes de répit – façon de parler – puis des pics d’angoisse de plus en plus resserrés. Son utilisation des éléments, de la nuit qui tombe subitement jusqu’à l’eau qui gagne progressivement du terrain, est remarquable. Si l’image de Solitaire est moins belle que celle de Wolf creek, c’est uniquement parce que les décors se prêtent moins à la contemplation. En revanche, le metteur en scène a fait des progrès dans sa façon de faire naître le suspense, et c’est là le principal. Le danger est omniprésent de bout en bout, et la galerie de personnages, loin des archétypes, nous le fait bien sentir. Il y a très peu d’effets spéciaux dans ce film, et ce n’est pas par manque de moyens. « Un gentleman, c’est quelqu’un qui sait jouer de la cornemuse mais qui n’en joue pas », dit le proverbe écossais. McLean est donc un vrai gentleman.
Là où Solitaire se distingue encore un peu plus, c’est par ses dernières bobines, qui opèrent une bifurcation légère mais notable quant au point de vue adopté. Arrive enfin (?) l’instant de la confrontation finale avec le sac à main géant, une lutte acharnée mais qui a le bon goût de ne pas être interminable. Loin des habituels films-catastrophes qui nous emmerdent copieusement entre deux scènes d’action et font ensuite durer les moments de bravoure pour justifier leur budget, le film de Greg McLean est un modèle de mesure et d’efficacité, qui aurait sans doute pu aller plus loin dans l’angoisse mais fait bien mieux que la majorité des films du genre.
7/10
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