9 avr. 2008

LADY JANE

12 films avec Jean-Pierre Darroussin, 14 avec Ariane Ascaride, et autant avec Gérard Meylan : la fidélité obsessionnelle de Robert Guédiguian pour ces trois acteurs a de quoi agacer. Ajoutée à cela, la proximité des sujets de ses films donne sérieusement l'impression de voir un auteur faire toujours la même chose, user de recettes faciles mais approuvées par le public (un peu de social, des amours contrariées, la Provence et les cigales), en gros surfer indéfiniment sur la vague de Marius et Jeannette.
Lady Jane a au moins le mérite de venir casser cette routine un peu lénifiante : il s'agit d'un vrai polar avec flingues, kidnapping et vengeance. S'il y a bien un arrière-plan social il ne prend jamais le pas sur une intrigue assez intrigante qui finit cependant par manquer de souffle. On pense à La raison du plus faible de Lucas Belvaux, à ceci près que le belge était allé plus loin dans la noirceur, l'inconfort, le désespoir. Pourtant, on y croit fort durant les trois premiers quarts d'heure, qui voit les trois héros se démener pour réunir la rançon qui leur est demandée. Une fois passée ce qui constitue la scène-clé du film, les bonnes scènes ne se présentant plus que par intermittence, et l'on trépigne un peu en attendant un mieux qui ne viendra plus.
Pire : sans doute à cause du manque de complexité du scénario, le spectateur comprend de quoi il retourne avec un large temps d'avance. Ne reste plus qu'à apprécier les prestations des acteurs : Darroussin épatant, Meylan meilleur que d'habitude, et une Ariane Ascaride qui séduira ses nombreux défenseurs et continuera à agacer ceux qui (comme moi) trouvent son jeu toujours forcé.
5/10
(également publié sur Écran Large)

4 commentaires sur “LADY JANE”

Anonyme a dit…

Je ne suis pas d'accord avec cette mauvaise note pour ce film, le polar noir est un prétexte pour Guédiguian pour parler de ce qui le préoccupe : la fin des utopies de sa/la génération "Lady Jane". La tirade de Darroussin à la fin du film est la scène clé pour moi. C'est un film double, encore plus noir que ça, pudique mais désespéré en fait. @+

Anonyme a dit…

Damnède on ne va pas être d'accord quoique je comprends ce que tu veut dire !
Cela dit je ne peux pas laisser dire sous le toit de ce blog que Guédiguian fait toujours la même chose... Marius et Jeannette, Le promeneur du Champ de Mars, le voyage en Arménie et celui-ci... quel rapport ???
Je trouve qu'il ne cesse de se renouveler.

Rob a dit…

Ok, OK, tu cites les bons exemples parmi une petite vingtaine de films...
Allez d'accord, je corrige : il fait presque toujours la même chose. Et c'est quand il va voir ailleurs qu'il est le meilleur.

Anonyme a dit…

T'as raison, ta mauvaise foi est faite pour t'en servir :-)
Ces films là sont parmi les derniers donc c'est bien qu'il se renouvelle, tête de pioche !!!
Y'avait aussi "Mon père est ingénieur", au grand comique involontaire... et que même à ce moment là j'ai failli rendre ma carte du parti Guédiguianiste !

 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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