Entre deux Saw (qui a dit "Saw de merde"?), James Wan et Leigh Whannell s'occupent comme ils peuvent. Fascinés par les pantins et les marionnettes (présents dans tous les Saw jusqu'ici), ils livrent avec Dead silence un Pinocchio version trash, dans lequel une vilaine figurine de bois bute des innocents après leur avoir fichu la frousse de leur vie. Plus linéaire et moins tordu que les précédentes livraisons du duo Whannell & Wan, Dead silence est construit comme un classique film fantastique, entrecroisant l'enquête du héros (dont la femme est la dernière victime du pantin maléfique) et ses terreurs nocturnes. On en regretterait presque le style excessif des Saw, tant le classicisme de Dead silence écrase tout sur son passage.
Qu'on ne s'attende pas à un nouveau film à tiroirs avec rebondissements improbables et grand-guignol à tous les étages : voulant montrer qu'ils savaient faire autre chose, W&W se contentent de raconter l'expansion d'un fléau et le développement d'une malédiction familiale. S'il y a bien un retournement final, celui-ci est léger et plus amusant qu'autre chose. La relative sobriété du scénario prouve que l'unique objectif de Dead silence est de foutre les jetons. Peine perdue : il faut beaucoup de talent pour arriver à effrayer le spectateur en faisant rouler dans leurs orbites les gros yeux tout ronds de pantins de bois. Refusant la surenchère dans les effets horrifiques, le film se rabougrit peu à peu, peinant à combiner minimalisme intentionnel et apothéose dans l'effroi. La mise en scène, plus TF1 que HBO, ne permettra pas à Dead silence de dépasser le stade de la série Z maigrelette, sans consistance et sans frisson. Et ce n'est pas la sortie technique du film (une poignée de salles en France) qui va arranger son destin.
3/10
DIAMANT BRUT
Il y a 12 heures
1 commentaire sur “DEAD SILENCE”
Hihi... Dans la scène finale, dans la pièce des pantins, on remarque le célèbre pantin de SAW... Clin d'oeil ?
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