4 avr. 2007

NORWAY OF LIFE

Un film oscillant entre Eggs, Matrix, The Truman Show et Un jour sans fin, ça vous dit? Alors tentez l'expérience Norway of life, la bizarrerie filmique du moment. C'est même difficilement résumable : brutalement débarqué dans une ville étrange, un type ordinaire se voit offrir un logement, un job, une femme. Avant de découvrir que la ville (et la vie) est sans issue. Fin du résumé. Norway of life est un machin imberdoulable (ce mot n'est utilisable que s'il est prononcé avec l'accent picard), un guet-apens cinématographique dans lequel on est ravi de tomber.
Si Kafka avait donné dans la comédie, si Orwell avait écrit des farces, ça aurait peut-être donné ce petit miracle. Jens Lien met trranquillement en scène les non-aventures de son petit héros, qui accepte d'abord tout ce qu'on lui offre, avant d'être rattrapé par sa conscience et ses sentiments. D'une drôlerie parfaitement scandinave, Norway of life peut être vu comme la critique de la génération Ikea, ces gens qui considèrent qu'une vie est réussie si tout y est bien propre, bien repassé, bien rangé. Andreas, le personnage principal, commence par s'accomoder de cette vision, avant de réaliser que vivre comme un robot n'a rien de passionnant. Après une première partie froidement hilarante (et réciproquement), Jens Lien réchauffe sa mise en scène pour mieux dessiner la prise de conscience qui se crée. La deuxième moitié, qui conte la tentative d'Andreas d'échapper à une vie trop lisse, est sans doute moins séduisante, mais tout aussi attachante grâce à de vraies prédispositions pour le nonsense. Et l'on se dit qu'en fait, ce titre 'français' qui qui semblait si idiot convient très bien à un film indescriptible, insaisissable, mais qui tient parfaitement au corps.
8/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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