Dans le premier épisode, le petit Santiago Munez quittait son Mexique natal pour aller tâter de la balle en cuir sur les terrains du Newcastle United. Deux heures d'un film long et conventionnel qui laissait plus de place aux pleurnicheries qu'au football, mais un spectacle somme toute assez sympathique pour qui a aimé dans sa jeunesse se gaver d'Olive et Tom. Quelques années après, Munez revient sur les écrans et quitte l'Angleterre pour le Real Madrid, où il va cirer le banc de touche et regarder les autres jouer. Le deuxième épisode de la trilogie Goal contient encore moins de foot que le précédent, et encore plus d'états d'âme à deux balles.
Longue complainte sur la dure condition de remplaçant, les tentations nocturnes, la grosse tête, le fric facile... Goal II : la consécration porte bien mal son sous-titre. En tout et pour tout, il jouera cinq minutes ici, sept autres là, avant de se blesser deux mois, de boire un peu trop de champagne (nombre impressionnant de plans-sur-bulles-qui-pétillent), de coucher avec une autre que son amoureuse... Ce n'est pas du football, c'est Amour, gloire et beauté. À la rigueur, on aurait préféré que le film prenne pour héros son meilleur pote, Gavin Harris (Alessandro Nivola, rigolard et attachant), cousin de Paul Gascoigne et de Vinnie Jones, qui préfère la picole et les filles aux entraînements. Ou même le coach raide comme un piquet, interprété par le toujours impressionnant Rutger Hauer. Mais non : c'est bien le très lisse Kuno Becker qui est en tête d'affiche, pas servi par un personnage sans relief, le genre de joueur sui supplie le coach de ne pas le faire jouer la finale de la Ligue des Champions pour laisser la place à son meilleur ami. C'est n'importe quoi, mais c'est néanmoins dans ces épisodes les plus improbables que Goal II s'avère le plus amusant. Le reste du temps, entre gueule de bois et tabloids, on nage en plein dans le football paillettes, celui qui existe bel et bien mais nous fait diablement chier.
Dans le dernier tiers de la trilogie, notre petit héros sans charisme devrait disputer la Coupe du Monde. Espérons qu'il soit titulaire indiscutable à la tête de l'équipe du Mexique, sans quoi Goal III pourrait devenir un chemin de croix encore plus long que le précédent.
4/10
DIAMANT BRUT
Il y a 22 heures
Laissez le premier commentaire sur “GOAL II : LA CONSÉCRATION”
Enregistrer un commentaire