Une brunette couche avec un crétin qui ment à sa bonne femme qui cède aux avances d'un DRH qui s'amourache d'une prostipute qui joue la comédie pour un paumé qui ne désire plus sa femme qui se tape un psychopathe qui harcèle une ex qui baisouille un lâche qui néglige sa copine qui fantasme sur un timide qui est marié avec la brunette du début. Sur le mode marabout / bout de ficelle (ou, pour faire plus intello, comme chez Ophüls), Stéphane Brizé a tourné en quelques jours et avec des acteurs amateurs ce Entre adultes composé de douze segments. Après deux films aussi bien intentionnés que pas bons du tout, le réalisateur de Je ne suis pas là pour être aimé a donc décidé de casser son image planplan pour taper dans le dur, le crasseux, le sordide. Douze histoires de couples qui se trompent, se mentent, se cherchent. Et surtout, douze courts métrages d'une nullité franchement affligeante.
Filmé à la va comme j'te pousse (c'est si simple de se retrancher derrière la mention "tourné en 5 jours"), Entre adultes plonge dès le début dans la banalité. Dans un lit, deux amants échangent des phrases sorties tout droit d'un mauvais épisode des "Feux de l'amour". Et à quoi tu penses, à rien, et comment qu'il est ton mari, bah il est grand hein, il fait 1m87, et ta femme comment qu'elle est, ah non j'en parle pas, je crois qu'on va arrêter là, mais quand même c'était vachement bien, et caetera. On espère brièvement que ce premier segment sera le pire, et que le reste sera brillant et original ; mais non. Brizé et ses comédiens, tous aussi mauvais les uns que les autres, font preuve d'une constance rare. Une pincée de confessions intimes, un peu de sodomie, une petite branlette : le film ressemble à un catalogue de tous les sujets à aborder pour faire plaisir au public. C'est d'une vulgarité telle qu'il n'y a ni profondeur, ni amusement, ni excitation. Juste le néant total.
Il serait temps que quelqu'un dise à Brizé d'arrêter de faire des films : d'étape en étape, il sombre encore un peu plus dans un consensualisme dégoulinant qu'il tente de masquer derrière une cruauté fabriquée et triviale. Le problème, c'est qu'un certain Claude Lelouch, jamais à l'abri d'une connerie, a décidé de le prendre sous son aile. On est en droit de trembler.
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1 commentaire sur “ENTRE ADULTES”
Entièrement d'accord, donc : ce film est moche à tous points de vue. Ta façon de le résumer, en introduction de ta note, est tout à fait pertinente...
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