On ne sait pas vraiment pourquoi on entre dans la salle. Sans doute le vague espoir d'assister à la naissance d'un Joe Dante français. Il faut assez peu de temps pour comprendre que Hellphone n'atteindra jamais le niveau des comédies américaines pour teenagers. Déjà, le héros : Jean-Baptiste Maunier, savamment décoiffé, bénéficie d'une bonne bouille et d'un vrai capital sympathie, mais n'est absolument pas convaincant. Ensuite, la mise en scène : agitée, pleine d'idées, mais vaine en diable. Et puis ce scénario, sorte de version comique de La mort en ligne, avec un soupçon de Gremlins, qui ne pisse finalement pas très loin.
Hellphone est donc un film désespérément français, qui aimerait faire aussi bien que ses modèles, mais est stoppé tout net par une drôle de trouille. Ainsi donc, le téléphone acheté par le héros est diabolique et peut exaucer tous les souhaits? Ce qui devrait faire rêver tous les scénaristes fait bizarrement flipper James Huth et Jean-Baptiste Andréa, qui n'exploitent absolument pas l'énorme potentiel de leur pitch. Le téléphone se contentera de faire sauter des heures de colle et de faire danser un sale con tout nu dans un diner (l'un des nombreux hommages à Dante, Landis et compagnie). Il y a bien quelques morts à droite et à gauche, mais ils finissent écrasés par des camions ou tabassés à coups de pelle, rien de plus original. Hellphone est très représentatif d'un cinéma petite bite à la française.
Quelques scènes bien foutues, quelques clins d'oeil rigolards et deux ou trois autres petits détails suffisent à rendre le film pas totalement antipathique. En tout cas, il est clair que James Huth a raté son but. Il doit cependant garder espoir : après avoir consciencieusement raté ses trois premiers films, il ne peut que rebondir. Espérons.
4/10
Laissez le premier commentaire sur “HELLPHONE”
Enregistrer un commentaire