9 févr. 2007

ODETTE TOULEMONDE

Difficile de ne pas passer pour un gros cynique après avoir vu et mal digéré ce Odette Toulemonde, fable tellement sucrée et bien intentionnée qu'on en oublierait presque l'inintérêt total.
Écrit et réalisé par Eric-Emmanuel Schmitt, écrivain moins intello que son nom le laisse penser, Odette Toulemonde se veut être une déclaration d'amour aux petites gens, une manière de leur dire que le bonheur est présent partout pour peu qu'on le cherche bien. Vous êtes une femme battue? Soyez heureuse : il y a au grand magasin d'à côté de très bons produits de beauté pour cacher vos bleus. Vous êtes un jeune mec tellement mal attifé qu'on vous appelle Jésus? Pas grave : vous marchez sur l'eau. Oui, c'est un peu n'importe quoi.
Mais Odette Toulmemonde va plus loin : à entendre Schmitt, ce serait presque in d'être un gros beauf. Regardez cette Odette Toulemonde, plumière sans aspérité qu'il voudrait faire passer pour mère Teresa : elle a une fille imbuvable pourvue d'un fiancé neuneu, et un fils grande folle qui danse sur les tables déguisé en Josephine Baker. Elle n'est ni très maline, ni très intéressante, mais apparemment, ce n'est pas grave. Lorsqu'elle rencontre un écrivain sans talent mais qui fait rêver les mùénagères (genre Marc Levy), c'est le choc. Celui-ci est malheureux car mal considéré par le petit monde de l'édition. Heureusement, à grands coups de musique sirupeuse et de plats de cervelle, Odette va lui redonner le moral. Bah oui, c'est pas grave d'écrire de la merde, puisque des centaines de milliers de coiffeuses achètent ses livres pour les ranger entre deux Harlequin. De plus, à travers un personnage de méchant critique littéraire tellement mal dégrossi qu'on dirait le critique ciné du dernier Shyamalan, Schmitt tend à montrer qu'être cultivé, lettré, ou un peu intelligent, c'est nul. D'où un drôle d'élitisme anti-élites : mieux vaut lire de la soupe dans un F2 toute sa vie que d'essayer d'évoluer un peu et de se forger un goût personnel.
En faisant abstraction de ce propos plus manichéen que manichéen, on peut trouver ici et là quelques répliques et images amusantes. Mais Odette Toulemonde reste malgré tout une comédie romantique pour lecteurs de "Nous deux", qui sent la friture et le renfermé, bien loin de l'Amélie Poulain qu'on aurait voulu nous vendre.
3/10

1 commentaire sur “ODETTE TOULEMONDE”

Anonyme a dit…

Perconnellement j'ai deteste Amelie Poulain (et que dire de son realisateur autoproclame genial?) :histoire idiote ,mal filmee ,couleurs vulgaires ,lieux soi-disant "cultes",sauce nostalgie.Bref ,romance pour bobo ,ce que doit etre l'auteur tres cultive de cette bordee d'injures .Odette Toulemonde est frais en comparaison .

 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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