Trois ans après un fort joli remake, Massacre à la tronçonneuse voit aujourd'hui apparaître un prequel, genre très en vogue (avec Hannibal Lecter, il y en a deux cette semaine) et très pratique lorsqu'on est à court d'imagination. Pourtant, dans la jungle des prequels, Massacre à la tronçonneuse : le commencement a tout pour sortir du lot. On ne change pas une équipe qui gagne : le film de Jonathan Liebesman dépeint le calvaire vécu par quelques djeunz suite à leur rencontre avec une famille de rednecks crasseux et pas franchement accueillants, qui aiment à dépecer leurs convives pour mieux les becqueter ensuite. Forcément, la réussite du film dépendait de la capacité du réalisateur à faire de cette famille pas modèle une véritable armada de monstres repoussants.
C'est réussi : si le célèbre Leatherface manie toujours aussi bien la tronçonneuse, il est entouré d'une petite famille malsaine comme il faut. Le plus effrayant est sans doute le patriarche, qui ne se sent plus depuis qu'il a piqué un uniforme de shérif, et qui fait marcher tout le monde à la baguette. R. Lee Ermey, le génial instructeur de Full metal jacket, lui prête son regard inquiétant. Et il n'est pas interdit de voir en lui le portrait de quelques présidents des États-Unis : profondément attaché aux traditions, qu'elles soient religieuses ou militaires, il n'hésite pas à oublier temporairement ses croyances pour mieux se transformer en boucher sans coeur. La toile de fond du film, la guerre du Vietnam, ne faisant que renforcer cette impression.
Si des messages politiques sont présents dans tous les films d'horreur "importants" de ces dernières années (voir le récent La colline a des yeux), on est avant tout là pour voir du sang, des viscères, un peu de violence gratuite pour se tester face à la peur. À ce titre, Le commencement est également réussi : après un début de film forcémet un peu lent (mais tout le plaisir vient de l'attente), lorsque ça se met à charcler, ça charcle. On a déjà vu bien plus impressionnant ailleurs, mais pour un samedi soir à 22 heures, le film est idéal pour ôter l'envie de manger du pop-corn. Si tous les slashers pouvaient être de cette teneur, on ne demanderait pas grand chose de plus. Ah si : si au lieu de cuisiner sans cesse les mêmes soupes dans les mêmes marmites, les jeunes cinéastes pouvaient se creuser la tête et apporter un peu de sang neuf à un genre un peu trop renfermé sur lui-même...
7/10
DIAMANT BRUT
Il y a 1 jour
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