27 janv. 2007

ROCKY BALBOA

Autant l'avouer tout de suite : je n'avais jamais vu un Rocky. Est-ce ma faute? Un peu. J'ai voulu rattraper mon retard mardi dernier et regarder le premier volet sur France 2, mais la mort de l'abbé Pierre a bouleversé les programmes (à la place, on a eu droit à un docuemntaire de Claude Pinoteau). Vraiment pas de bol.
Aller voir Rocky Balboa sans avoir vu les épisodes précédents est une expérience étrange : il est toujours un peu déroutant d'assister au come-back de quelqu'un qu'on ne connaît pas. Mais d'entrée, Sylvester Stallone met tout le monde à l'aise : le thème musical est connu, et sa voix rauque inimitable (façon de parler). À part ça, même en étant un parfait ignare en la matière, on imagine bien volontiers que l'énergie n'est plus la même qu'il y a trente ans. Car Rocky Balboa n'est pas un film de boxe. Ni un film sur la boxe. Le film est simplement la lente complainte d'un type vieux, pâtaud et complètement cassé, qui regrette le temps où il était fort, célébré, entouré. C'est-à-dire l'histoire de Rocky et de Sly.
On peut légitimement trouver cela touchant pendant une dizaine de minutes ; ensuite, l'heure tourne, et on comprend à quel point ces deux-là ont vieilli. Comme toute personne âgée qui se respecte, ils radotent un max. Il faut une heure dix à Stallone pour expliquer que c'était mieux avant, qu'il vaut mieux être jeune et bien portant que vieux ou mort, que la vie c'est moche, que l'arthrite ça fait mal. Ensuite, à condition d'avoir tenu jusque là, il y a un peu de boxe. Juste un peu. Après un entraînement éclair, Balboa remonte sur le ring pour un ultime combat face à un jeune boxeur arrogant et très talentueux. Ce n'est évidemment pas crédible, mais on s'en fout, puisqu'on est venu pour ça. Muscles saillants, veines prêtes à éclater, Stallone distribue les mandales autant qu'il en reçoit. Mais alors que la première partie prenait tout son temps pour brasser de l'air, le combat de boxe est expédié, broyé, accéléré, aussitôt commencé, aussitôt fini. Même pas drôle. Après une conclusion mélo et vite torchée, les lumières se rallument, et on se sent légèrement floué, comme lorsqu'un fan de boxe dépense une fortune pour assister à un match qui dure finalement moins d'un round. Ça donnerait presque envie de voir le premier Rocky : à l'époque, Stallone ne trompait personne sur la marchandise.
2/10

Laissez le premier commentaire sur “ROCKY BALBOA”

 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
© 2009 TOUJOURS RAISON.. Tous droits réservés
Design by psdvibe | Bloggerized By LawnyDesignz