Régis Wargnier est un réalisateur médiocre : tout au long de sa carrière, il a empilé des films "qualité France" comme des cubes lisses et creux, sans talent ni passion. Le voir adapter Pars vite et reviens tard, gentil roman policier de Fred Vargas, n'avait donc rien de transcendant. Et le résultat, même si pas déshonorant, est à la hauteur des non-attentes.
Dans la masse des adaptations de polars à l'écran, Pars vite et reviens tard ne se distingue en rien. Wargnier ne transcende pas le roman de Vargas, pas plus qu'il ne le trahit. Comme souvent, le grand nombre de coscénaristes est inversement proportionnel à la profondeur de l'adaptation : à part quelques variantes superflues au moment de la conclusion, ce cher Régis s'est contenté de filmer plan par plan chacune des pages du livre. L'image est correcte, sans relief ni défaut majeur. Côté direction d'acteurs, c'est la catastrophe. Lucas Belvaux est mauvais comme un cochon (et c'est rare) et Marie Gillain est nulle (c'est moins rare). Quant à José Garcia, il montre une nouvelle fois ses limites dans un registre dramatique visiblement pas fait pour lui (voir l'affreux Couperet). Seuls Nicolas Cazalé et Olivier Gourmet s'en sortent de manière honnête.
Finalement, il n'y a pas grand chose à reprocher à Wargnier à propos de ce film : adapter le roman de Vargas était tout simplement une mauvaise idée. Car la thématique de la peste, potentiellement intéressante, ne débouche sur rien de bien épais, juste une conclusion bien polardeuse, pas plus crédible que la moyenne mais moins ridicule par exemple que dans les adaptations des bouquins de Jean-Christophe Grangé. C'est en voyant ce genre de film que l'on réalise à quel point le travail de Guillaume Canet sur Ne le dis à personne était faramineux : trouver un roman vraiment efficace, l'adapter avec conviction et en faire quelque chose de personnel. Wargnier aurait beaucoup à apprendre d'un jeunot comme celui-là.
4/10
DIAMANT BRUT
Il y a 1 jour
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